Oui, bon d’accord. Arborer un T-Shirt à l’effigie des Ramones et un T-Shirt avec une tête de mort, en portant aussi fièrement ce trophée canin, c’est déjà donner le ton ! Acne, Simon et Thomas, l’un aux machines, l’autre à la batterie, est un duo électro, une électro parfois aux confins du rock. C’est bien cette direction que prend le groupe avec ce premier album à sortir demain, Bagarre, qui aurait trouvé sa place sur un label comme Ego Twister par exemple, si Ego Twister existait encore (on prie régulièrement pour çà). Entrevue avec les deux lascars.
Photo bandeau : Acne © Jean-Michel Regoin
Acne, c’est quoi et pourquoi ce nom ?
A l’origine, Acne était un duo avec Simon aux machines et Martin Roulet artiste plasticien. Ce nom correspondait à l’esthétique du projet, une électro délurée et empreinte d’une énergie juvénile 🙂 Acne était aussi basé sur un triturage de boutons de synthés analogiques, et ça nous plaisait bien ! C’est suite à une rencontre avec Thomas Derouineau sur une date et à la volonté de Martin de s’écarter un peu de scène qu’on a formé Acne dans sa structure actuelle : machines et batterie. L’électro juvénile est devenue plus rock voir punk rock. On a prit le parti de ne pas jouer avec les samples, et d’utiliser uniquement des synthés et une batterie « acoustique ». On souhaitait un son brut !
Pas de lien avec le groupe électro Juvénile ? Les boutons des machines ?
Pour le groupe « Juvénile » on connaissait pas !!! Sinon oui, les boutons on aime les triturer !
Vous résumez votre groupe à du dancefloor analogique et arts visuels, comment se traduisent les arts visuels ? Uniquement sur scène ou dans ce que procure la musique picturalement ?
Même si Martin n’est plus sur scène, on tient pas mal d’importance à la création visuelle autour du projet. Sur scène, on se trimballe aussi un lettrage acne complètement mégalo avec 92 ampoules qui sont synchronisées avec les machines de Simon. Le show light a prit une place importante pour nous et l’utilisation des ampoules rajoute à cet effet rock dans l’électro !
Vous êtes domiciliés sur le Mans, terre de jazz, vous faites de l’électro, il y a une scène électro au Mans ?
On fait de l’électro mais on écoute du jazz !!! Et on a bien sûr pleins de potes qui font de l’électro sur Le Mans ! Quadrupède, Neymad …
Ce duo, cette alchimie entre machines et batterie, comment fonctionne-t-elle et comment ces deux instruments dialoguent ?
Ce sont les machines qui dirigent un peu le pas, mais quand on sent qu’il y en a un de nous deux qui s’enflamme, l’autre essaie de le suivre (sans se brûler les ailes) !! L’utilisation des machines permet une liberté dans le jeu, dans les structures aussi. Et les sons qui en sortent ne sont pas vraiment les mêmes à chaque fois ! On se laisse surprendre et on avance avec ça !! C’est du jazz 🙂
Il y a de l’humour dans certains titres comme Putain on fait de la techno ou encore Champagne ! , ça fait partie du groupe ? C’est pour donner un peu de légèreté à l’électro que vous considérez peut-être un peu cérébral ?
Cérébral non, il y a de tout dans l’électro ! Et on écoute et on fait par ailleurs aussi de « l’électro cérébrale »! On trouve souvent les titres quand on commence à les jouer ensemble … Il y a toujours cette volonté de construire un set un peu « rock » !
On détecte assez vite des sonorités rock voire fusion, ou presque metal dans votre musique. Ça fait partie de votre bagage musical ?
Pour Thomas oui, moi Simon pas trop ! Mais le jeu de Thomas a pas mal influencé ça 😉
Ce nouvel album Bagarre vous l’avez imaginé comment dans ses compositions ?
Sur l’album, on voulait que ressorte une énergie « garage », on tape et tourne les boutons dans tout les sens. Auparavant, on souhaitait plutôt épurer, ne pas trop en mettre. Aujourd’hui, on aime bien quand y’a un peu trop 😉 On a enregistré ensemble et on a rien recalé. On avait envie que ça sonne brut. On l’a enregistré avec David Veyser qu’on connaissait déjà pour sa « patte » ! On voulait par contre qu’il y ait un peu « d’espace » dans le son, on souhaitait enregistrer dans une grande pièce ! On a donc choisi le Théatre de l’Ecluse, haut de plafond, et on s’est beaucoup servi des micros placés dans la pièce pour avoir cet effet.
Qui figurent sur la pochette ?
C’est la photo d’un pote, Nicolas Boutruche, que l’on a rencontré lors d’un échange avec Utopium Théatre. On kiffe son travail ! En discutant avec lui, on voulait mettre en image une bagarre un peu sexuelle … plutôt une bagarre sensuelle. On a donc cherché un barbu touffu et une jolie copine prête à lécher l’insupportable !! 😉 Le tout dégoulinant sous l’eau 🙂 Nicolas a proposé des couleurs de flashs qui vont aussi dans ce sens ! Rose et bleu ! Pour nous, à la fois c’est un peu kitch, c’est sensuel, c’est électro et c’est rock’n roll !
En concert le 18 mars, Théâtre de l’Ecluse, 20h30, entrée 10€ avec le disque offert