Coupons court au débat sur le redécoupage des régions : Nantes doit être rattaché à la Bretagne ! Pourquoi ? Eh bien parce que le groupe de rock nantais le plus excitant entendu depuis un bail est originaire de Brest. Bantam Lyons, c’est son nom, vient de sortir un 3 titres (chronique ici)où la cold wave rencontre Radiohead et Arcade Fire. Cela valait bien une rencontre avec trois des membres du quatuor.
Crédit-photo : Frank Beloeil
Pour commencer, une question que l’on doit vous poser à chaque fois : d’où vient votre nom ?
Loïc Le Cam (guitare-chant) : C’est un personnage très mineur dans Dubliners et Ulysses de James Joyce. Ce nom m’avait frappé sur le moment. Je trouve qu’il sonne bien et qu’il a un côté intrigant.
Comment a commencé Bantam Lyons ?
L : Mon frère m’avait demandé de faire la musique d’un court-métrage. Le film ne s’est finalement pas fait, peut-être bientôt. C’est comme ça qu’on a commencé à travailler sur les morceaux, Maëlan et moi. Nico et Sam nous ont rejoints par la suite. La formation actuelle date de mars 2013.
Vous êtes tous bretons ?
L : Trois Brestois et un Rennais.
Et comment êtes-vous arrivés à Nantes ?
L : Parce que Sam bosse ici. On voulait se rapprocher pour pouvoir répéter plus facilement.
J’ai lu quelque part que l’un d’entre vous avait un projet électro en parallèle…
Maëlan Carquet (basse-chant) : Oui, c’est moi. Cela s’appelle Subarys. Je l’avais commencé en arrivant à Rennes, faute d’avoir rencontré des musiciens. Des gens m’ont fait jouer à droite à gauche. Mais j’ai mis le projet entre parenthèses pour le moment.
Quels sont les groupes que vous écoutez ?
L : J’ai énormément écouté Slowdive et My Bloody Valentine. Plus tard, des groupes comme Clinic, The Walkmen…
M : J’aime beaucoup le post-rock, j’ai été bercé par Mogwai depuis le lycée. Je suis aussi fan de l’électro de la Border Community, et notamment de James Holden. Et puis pas mal de petits groupes de rock indé, comme Pete and the Pirates par exemple.
Nicolas Varea (claviers) : Je prends dans ce que les autres me font écouter. Je n’ai plus envie d’aller chercher des nouveaux trucs, je suis trop fainéant alors on le fait pour moi (rires). Sinon, tout seul, j’écoute du jazz des années 40 et 50.
Vous n’avez pas cité les Beatles ou les Zombies. Il y a pourtant des affiches au mur de votre salon.
N : Oui, bien sûr. Mais je pense que ça se ressent moins dans les compositions.
L : J’ai écouté beaucoup de Byrds, de Beatles ou de Zombies. Mais il y a longtemps.
Votre nom circule de plus en plus. Vous êtes rendus à combien de concerts ?
N : On doit avoir fait une vingtaine de concerts pour l’instant.
Un petit coup de pression pour le festival Indigènes à Stereolux, où vous partagez l’affiche avec Brian Jonestown Massacre, le 25 mai ? Ce sera votre première grosse scène ?
L : En « grosse » scène, on a fait la Carène à Brest. La pression, pour l’instant ça va. J’imagine que ça va monter un peu quand la date à Stereolux va approcher.
Un souvenir d’une fois où ça s’est mal passé ?
M : A Niort, les gens se sont barrés au fur et à mesure du concert.
L: On jouait à minuit, après un DJ. Les gens étaient en mode club. Et puis, on avait beaucoup bu toute la soirée (rires).
Et le meilleur ?
M : Peut-être à L’International à Paris.
N: C’était seulement notre deuxième concert. Il faisait hyper chaud, tout le monde dansait. Il y avait une ambiance de malade là-dedans !
Votre premier 3 titres se nomme I Want to be Peter Crouch (du nom d’un footballeur anglais de 2 mètres à l’allure improbable, ndlr). On vous a vus en concert avec maillot et écharpe du Stade Brestois. Le foot c’est du sérieux, on dirait…
L : Je suis très, très fan du Stade Brestois depuis que j’ai dix ans, même s’il y a eu quelques pauses. Maëlan aussi. Nico, lui, est fan du Stade Rennais. Du coup on aime bien se foutre de lui à chaque défaite minable de Rennes (rires).
Vous êtes proches de certains groupes de la scène nantaise ?
M : Honnêtement, on ne connaît pas vraiment les groupes nantais, à part Tiny Scalp. On connaît mieux la scène émergente rennaise : Baston parce que Sam y joue aussi, Sudden Death of Stars, Sapin…
Et la ville ?
M : On s’y plaît carrément, c’est une belle ville. Avec des endroits cool quand il fait beau. Et les gens sont sym-pas (rires).
Vous souhaitez vivre de la musique ou rester amateurs ?
L : Le but, c’est de faire des concerts et de choper l’intermittence. Et si on n’y arrive pas, on fera des boulots alimentaires. Parce que la priorité c’est le groupe.
Vous aviez un bandcamp depuis un moment mais ce disque est votre premier enregistrement. Cela s’est passé comment ?
M : On a reçu un premier mix qui ne nous plaisait pas trop.
N : En l’écoutant, on s’est dit : ok ça sonne… mais ça ne nous ressemble pas du tout. C’était super propre, super lisse. On a donc tout fait remixer par Doumé Maillard.
L’avenir proche de Bantam Lyons ?
L : Des concerts. Un EP 5 titres à l’automne. Et, on l’espère, un album en 2015.
Une vidéo (titre Alessandra en acoustique) de BANTAM LYONS
Bantam Lyons – Alessandra – Acoustique… par sourdoreille
Un clip tourné à Berlin durant l’hiver 2013