Cette 9è édition du festival Cable qui démarre aujourd’hui même sera internationale comme jamais. Au moins trois continents et six pays pour 40 artistes à l’affiche du rendez-vous de musique expérimentale, noise, improvisation, performance, danse, diffusions, séances d’écoutes, crade rock, musique acoustique, électronique, électroacoustique, minimal, maximal, poésie sonore, moving image, musique électroacoustique, free spazz, free jazz, électronique, drone, comme se plaît à se définir le festival. S’il est fortement question de musique, de performances, d’installations, de workshop, d’images, il sera aussi cette année question de cuisine. Et bien, le pilier de Cable, Will Guthrie, nous l’avons cuisiné…
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40 artistes provenant de sept pays, Cable est de plus en plus international ?
Rien n’est calé en fonction des pays. Pour nous, ce n’est pas l’entrée, l’entrée est purement musicale. Nous essayons d’inviter des gens qui ne sont jamais venus à Nantes, et plutôt pas connus, tout l’inverse des structures culturelles. Le public ne connait rien, mais vient uniquement pour découvrir les artistes, et c’est vraiment ce qui nous plait. C’est la ligne directrice du festival, on aime beaucoup découvrir des choses en tant que mélomanes. Le plaisir est bien de programmer des groupes que nous-même n’avons jamais vus, ils sont à part artistiquement. Nous avons toujours un gros problème avec le fait de programmer des choses déjà vus qui sonnent comme Sonic Youth, même si je suis fan de Sonic Youth. Nous voulons des choses nouvelles, originales. C’est bien cela qui va au-delà de l’idée des styles ou des pays et c’est ce qui nous animent.
Tu as des exemples d’artistes « originaux » ?
Oui, je citerai bien Mark Fell qui jouera vendredi à Cosmopolis. Il joue une techno abstraite depuis très longtemps, et il joue maintenant un peu partout mais depuis très peu de temps. Il était à la tête de la techno il y a déjà 15 ans, ce n’est pas une copie. Ils sont plusieurs à être comme çà. Ce sont des artistes que l’on rencontre via un réseau, avec le net, des gens rencontrés aussi lorsque je joue à l’étranger. Certains amis proches nous proposent aussi des trucs, on les programme, en toute confiance.
Quand est-il de votre budget et notamment par rapport à l’année dernière ?
Il est identique, il n’y a toujours pas de subvention, et c’est complètement volontaire. Nous finançons la chose avec les entrées, le bar ainsi que quelques concerts de soutien en amont du festival et des soirées Dj’s que nous animons pour le compte de l’asso. Nous sommes dans un réseau complètement alternatif.
Seijiro Murayama – concert à l’Hôtel Pommeraye 21/02
Vous collaborez malgré tout avec une institution cette année, le Lieu Unique ?
Oui. Les année passées, nous avons collaboré avec le Musée des Beaux-Arts et la médiathèque Hermeland à St Herblain. Comme le Musée est en travaux, le Lieu unique s’est proposé, c’était cohérent pour nous et pour eux. Ce ne sera pas forcément comme ça l’année prochaine, on aime bien changer.
Vous présentez à nouveau un projet au restaurant social Pierre Landais, c’est un partenaire qui demeure ?
Oui, c’est un lieu qui a la volonté de présenter de la musique, et c’est un lieu auquel nous tenons, pour plusieurs raisons. L’idée première, c’est de faire ailleurs que dans les lieux prévus pour ça. C’est une musique comme une autre, un public comme un autre qui a moins l’accès à la culture. D’autre part, il est extrêmement facile de travailler avec eux, tout se fait avec beaucoup de plaisir, ils sont super partants tous les ans. ce sont des gens qui expriment leur plaisir à nous accueillir, ils ont vraiment la pêche. Pas comme certains fonctionnaires de la musique…
Est-ce que vous pourriez programmer dans un autre lieu atypique ? Si oui lequel ?
Je ne sais pas. Certainement oui, ça demande réflexion. Pour nous, la culture demeure souvent chère, formelle, ça pas fun. En mélangeant les lieux, on mélange les publics. On garde toujours ça en tête parce que c’est important de voir ces gens dans ces lieux, en se disant aussi qu’on organise le type de concert qu’on aimerait bien jouer nous même.
Il est question de food sur le programme, de quoi s’agit-il et pourquoi ?
La cuisine, parce que c’est sympa, ça change un peu, ça casse le truc de concert normal, ça demande autre chose. Ce sont les membres de l’asso qui feront à manger.Il y a bien évidemment un intérêt financier, mais c’est surtout pour le côté assez amical et convivial.
Quel concert es-tu le plus impatient de découvrir ?
J’ai surtout envie de voir les choses que je n’ai jamais vu. Bon, j’avoue être surtout intrigué par Quadrille, nouveau projet nantais avec Scott, ami musicien. Sly and the Family drone et Sally Goldingqui joueront samedi soir aux Atelirs de Bitche. Au-delà des artistes, je suis très curieux de voir ce qui va se passer à l’Hotel Pommeraye. Il y aura plein de gens qui feront des performance pour une personne à la fois. C’est une première pour nous. Et puis, les propositions à l’Espace Cosmopolis, expo/performance très intéressante de Lucas Abela, Temple of Din (cf. vidéo ci-dessous), des flippers modifiés, une première pour nous de proposer un truc jeune public. On s’ouvre sur de nouvelles choses, c’est bien.