D-Drone, artiste multi-facettes, graphiste, organisateur de boum, messie pour les uns et paria pour d’autres, nous parle de ses projets et surtout de son album qui sort lundi prochain, Davidiennes.
Tu sors lundi 1er février ton album Davidiennes, ce nom d’album me fait penser aux Davidiens, une secte des années 80/90 emmenée par David Koresh, il y a un rapport ?
C’est exactement ça! En fait je cherchais un nom pour l’album mais je me suis perdu en conjecture, je ne trouvais rien. Un jour j’ai découvert que Boards of canada avait fait un morceau avec un slogan de David Koresh, répété en boucle, j’ai trouvé cette idée à la fois inoffensive, irréfléchie et pleine de sens, dangereuse. C’était parfait. Les Davidiennes, ça serait un peu ceux qui on échappé à la fin tragique des Davidiens. (ndlr: 82 membres des Davidiens dont David Koresh ont péri lors du siège de leur résidence par l’ATF et le FBI dans la ville de Elk près de Waco au Texas, le 19 avril 1993. source wikipédia)
Et ce serait quoi pour toi, ta secte idéale ?
Ce serait une secte sans dogme, sans culte, sans précepte, sans but où les gens ne sauraient même pas qu’ils en font partie. Un regroupement fortuit de loups solitaires. Ou alors un truc super kitsch où on vénérerait les dauphins. On s’inclinerait devant une statut de dauphin de 15 mètres de haut, tout en or, en faisant hihhihihihi hihhihihihi…. mais sans le suicide collectif.
Trêve de plaisanteries, tu peux nous expliquer de quoi parle ton album ?
Il n’y a pas de concept précis, disons que c’est l’épilogue post-apocalyptique d’une période musicale, une conclusion avant une reconstruction.
On sent pas mal d’influences différentes dans ton album, des influences aussi bien empruntées au rock, qu’au hip hop ou a l’électro, est-ce que tu peux nous parler un peu de ce qui t’anime dans la musique ?
J’aime la musique au sens large. Comme moyen d’expression. Ce qui m’influence ce n’est pas un style à proprement parlé mais une manière de travailler le son, d’arranger efficacement les morceaux, d’avoir des ambiances et des mélodies fortes. Et aussi le cinéma… j’aime sampler à même le film, avec du souffle et des bruits parasites.
Sur l’album, tu collabores avec plusieurs autres artistes (Alaskam, Chima Anya, Raoul Sinier), c’était une évidence de travailler avec d’autres personnes ? Tu peux nous parler un peu d’eux ?
C’est la première fois que j’invite des gens sur « mes » morceaux et c’était plutôt une bonne idée. C’est vraiment différent du travail en groupe. Tout s’est fait à distance et dans une saine décontraction. Alaskam à sortie ses premiers disques sur Mendicity Records et il a une façon bien à lui de composer que j’aime beaucoup. Chima Anya est un rappeur londonien qui à un flow super fluide et maitrisé. Il est très prolifique (surtout que le gars est docteur dans la vraie vie…). Je l’ai découvert sur le morceau When i’m drunk de La fine équipe et je me suis dit « heee mais il serait parfait pour ce morceau auquel il manque quelque-chose…». Pour Raoul Sinier, je suivais son actualité depuis longtemps et un jour il s’est mis à chanter et, pareil, je me suis dit « heee mais il serait parfait pour ce morceau auquel il manque quelque-chose…» en plus c’est un artiste total, il fait les visuels de ses disques, il réalise ses clips et il est cohérent entre le fond et la forme, bref c’est un gars bien.
Tu joues vendredi au Ferrailleur, fais nous rêver avec le pitch de la soirée! Est-ce que tu as prévu de défendre cet album en live ?
Ça va être une bonne soirée, je présenterai quelques morceaux de l’album pour les chanceux qui seront là assez tôt (ça sera l’occasion de les écouter sur une sono digne de ce nom). Puis, accompagné de mon partenaire du crime ZôL et du noyau dur du Bamba Crew, on glissera inévitablement vers la transformation du ferrailleur en dancefloor chaud et moite, où les corps et les esprits s’abandonnent pour ne faire plus qu’un.
Parle nous un peu de Mendicity Records, c’est un label mais comment tu le fais fonctionner ?
Ce label fonctionne par le bon vouloir de moi-même et ZôL. Il sert surtout de croisement/point de repère entre nos différents contacts et compétences (son, visuel, technique etc…). Toutes nos sorties sont libres et digitales sauf l’album de AADD qui est sortie aussi en disque.
Est-ce que tu as d’autres projets à venir ? (à part créer une secte) avec D-Drone ? avec Mendicity Records ?
Oui. Avec D-Drone j’ai toujours plein de projets. Concrètement j’aimerai sortir un autre disque avant la fin de l’année. Quelque chose de différent avec du chant, réaliser des clips et pourquoi pas faire quelques concerts accompagnés de musiciens. Avec Mendicity Records rien de précis pour l’instant, ça fait partie de la profusion d’activités musicales et extra musicales avec lesquelles j’occupe mon temps.
Si vous souhaitez vous rendre à la soirée « Merci pour rien » au Ferrailleur, toutes les infos sont ici. L’album de D-Drone sort le lundi 1er février.