Ne vous fiez pas aux prénoms de ces deux lascars angevins… Théo et Clémentine. C’est frais, mignon tout plein, on dirait presque un titre de bouquin illustré ou de série animée pour les 3-6 ans… Sauf que c’est d’un disque dont il s’agit là… Celui des Deaflovers. Evidemment ça rigole moins. Son titre : « Death To All »… On vous traduit ? Pas besoin… Tout est dit dans les six titres de ce 1er E.P autoproduit suintant de morgue, tout en rage contenue, alliant le bouillonnement électrique de Jesus & Mary Chain période « Psychocandy » aux pouvoirs hypnotiques de Suicide. Dès le premier morceau, Jesus Sucks, la demoiselle planquée derrière son synthé balance des lignes de basse lourdes comme la fonte, se confondant avec une couche de guitare abrasive. La suite est du même acabit. Théo sature l’espace sonore, n’offrant volontairement qu’un chant lointain, trainant, assorti de quelques sobres et solides solo. Un disque noir, fait d’un seul bloc, mais roublard, propre à contenter à la fois les amateurs de Shoegaze, ceux de psyché, et les afficionados de rock garage à la sauce Stooges. Au jeu des références plus ou moins inconscientes, les nostalgiques des 1ers maxis des Sisters Of Mercy esquisseront sans doute aussi un sourire sur certaines parties de guitares de « Love//Tears », de même que les fans de Joy Division sur l’intro de « Sell My Soul »… Aucunement révolutionnaire donc, mais intemporel et surtout diablement efficace.
Photo bandeau The Deaflovers © Laurent Franzi
Clip de « Jesus Sucks » :
