Dans quel vaisseau musical, dont le sonar se heurte à un collage surréaliste, nous entraînent Mathias Delplanque et Iris Lancery à travers leur « visites répétées » ? L’album s’écoute comme on regarde un film de David Lynch: en s’enfonçant dans la ouate étrange d’une suite d’ambiances floues, tourmentées et planantes. Entre monologue à la répétition lancinante et ingéniosité des arrangements sonores, l’auditeur est une comète en perdition dans un espace semé d’interférences et de bruits impromptues du quotidien en alternance avec un chant lyrique, des éclats de discussions lointaines et tout un panel d’instruments. Maestros des sons ponctués, Delplanque et Lancery inventent une grammaire musicale dont la syntaxe se construit en même temps que se réalise l’écoute. Tout au long d’une plage évolutive de 36 minutes, chaque auditeur est invité à faire sa propre expérience en reliant à sa manière les repères sonores disséminés au sein d’une nébuleuse en construction permanente.
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Vidéo Live Festival Empreintes numériques, par Emile Sacré pour La Petite.
