FRENCH TOURIST PRESENTS… AN AMERICAN TOURIST IN FRANCE

Vous en avez certainement déjà entendu parler, si vous n’avez pas encore dansé sur ses sets enflammés… Al Foul, ce chanteur – one-man band au charisme détonant, tout droit venu d’Arizona, est l’un des plus dignes héritiers de la génération du rock’n’roll des années 50, de Woody Guthrie à Johnny Cash, du blues au rockabilly et de Johnny Burnett à Hank Williams. Al Foul est de retour à Nantes pour une tournée avec Laurent Allinger aka French Tourist (thérémine, platines, samples). L’occasion de leur poser quelques questions en terrasse de la Trinquette, quelques heures avant leur concert.

Photo bandeau – Al Foul & French Tourist © DR

Laurent, peux-tu nous faire un bref historique de ton histoire avec Tucson et de ta rencontre avec Al Foul ?
LA : Je suis allé à Tucson pour la première fois en 1997 quand les Little Rabbits m’ont proposé de jouer avec eux. La connexion avec Al Foul était un bar de la rue principale à Tucson qui s’appelle le « Seven Black Cat ». C’est son ex-femme qui tenait le bar et on était toujours fourrés là-bas après les enregistrements. Un jour, elle nous a invités chez eux pour une « party », et j’ai vu Al jouer dans le jardin. J’ai pris une grosse claque. Je suis allé le voir pour lui demander si ça le brancherait de venir en France, de lui trouver des dates et que je joue avec lui. Il m’a lancé « ouais d’accord, mais tu fais quoi toi en fait ? ». Je lui ai répondu que j’étais DJ. Ça ne lui a pas du tout parlé. Croyant que j’étais DJ électronique, il était persuadé que ça ne pouvait pas coller. Je lui ai répondu qu’il ne fallait pas qu’il s’inquiète, qu’au début je mettrais juste des disques avant et après ses sets. Ça s’est passé comme ça lors de sa première venue. J’avais trouvé 10/12 dates entre ici et Rennes. Et puis au fur et à mesure, j’ai commencé à rajouter des grigris, des oiseaux, des sons d’aigle, des sons de train. Ça lui a plu. J’ai commencé à jouer avec lui en live. J’ai trouvé les arrangements au fur et à mesure des années. On ne répète jamais, ça se passe comme ça.

photo-test-v3-01French Tourist © L’Hebdo de Sèvre et Maine

Du coup, tu te retrouves un peu l’agent d’Al Foul en France ?
Agent, manager, promoteur, booker… alors que je ne suis qu’intermittent du spectacle. L’idée c’est toujours, comme avec les autres groupes (NDLR : Brian Lopez et Gabriel Sullivan, autres groupes que Laurent a rencontrés en Arizona et qu’il tente de faire connaître en France), de trouver des vrais tourneurs. J’aimerais expliquer aux tourneurs qu’on a tout l’entourage nécessaire à Nantes pour que le projet tourne, il nous manque juste un booker pour caler des dates. Mais on ne veut surtout pas oublier le point d’ancrage avec Nantes, c’est hyper important. Même en ce qui concerne les musiciens pour agrémenter un peu la formule, on sait à qui faire appel dans les connexions nantaises, comme avec Miguel Hamoum, le contrebassiste qui a joué avec nous aux Rendez-vous de l’Erdre par exemple.

Où en sont tes autres projets ?
LA : Ça va ça vient. Les tournées que j’organise avec les groupes de Tucson sont généralement déclenchées par un organisateur qui veut faire jouer le groupe sur une date. Avec Al cette fois-ci, c’est un petit festival à Dinan qui voulait le programmer. Pour Brian Lopez et Gabriel Sullivan, c’était le TNB de Rennes qui avait mis de l’argent pour les faire venir.
Le prochain projet, c’est un grand rêve. C’est avec Billy Sedlmayr, le premier batteur de Giant Sand, un ancien junky qui a fait plus de dix ans de prison. C’est un sacré personnage. Gabriel Sullivan a produit son disque qu’il a composé pendant ses années de prison. Il vient en janvier pour participer à une action culturelle dans les lycées qu’une structure bordelaise a mise en place. Du coup, je vais organiser d’autres dates autour. J’aimerais bien faire revenir aussi Tom Walbank. Sinon, j’ai été contacté par une musicienne qui s’appelle Freda. Elle compose un peu dans l’esprit Francoise Hardy avec une guitare. Elle veut que je bosse avec elle pour les arrangements de son nouvel album, et aussi finaliser le projet dans le studio de Gabriel Sullivan à Tucson.

 11960111_1458464354462790_7471302259766565047_nFrench tourist & Al Foul © DR

Al Foul, que penses-tu de la scène française et particulièrement celle des Pays de la Loire ?
AF : Concernant les groupes, je connais beaucoup de gens mais plutôt de ma génération. Pendant les dernières tournées, je n’ai pas beaucoup eu de day off, donc je n’ai pas vraiment eu l’occasion de sortir et d’aller voir des jeunes groupes en concert. Ceux que je connais jouent du blues, du jazz, ce genre de choses. Il y a beaucoup de salles et de bars que j’apprécie. J’aime particulièrement jouer dans les bars, je viens tous les ans et j’aimerais venir plus souvent encore. Si je pouvais venir deux fois par an, ce serait parfait ! Dans la plupart des lieux dans lesquels j’ai joué, la relation est fair-play, la cachet est raisonnable, il n’y a pas besoin de trop négocier : j’ai un bon repas et ils ne lésinent pas sur les boissons. C’est cool !

Quelle est la date que tu as préférée ? Ton meilleur souvenir ?
Oh là…. je ne me souviens pas de la moitié d’entre elles… (rires) Trêve de plaisanterie, j’affectionnais particulièrement le Violon Dingue, ce lieu me manque. J’adorais jouer là-bas, surtout quand les gens pouvaient encore fumer à l’intérieur, la pièce était plongée dans une couleur bleue opaque. Ca ressemblait à un club de jazz un peu sordide, j’adorais l’atmosphère. Cette année, je n’ai eu qu’une date à Nantes pour le moment, et j’ai aimé jouer au Café du cinéma. J’y avais déjà joué 2 ou 3 fois avant cela, c’est un petit endroit mais l’ambiance est sympa. Tous les bars sont un peu devenus des amis au fil des années.

13696_775116672562358_7757729569051428224_nAl Foul © DR

Est-ce plus facile pour toi de trouver des dates en France plutôt qu’aux Etats-Unis ?
Oui c’est beaucoup plus simple puisque je n’ai pas à le faire, Laurent s’en occupe pour moi ! (rires). En tout cas, c’est dur de le faire en Arizona. Là-bas, tout coûte cher, tout est loin, il faut payer l’essence pour se rendre dans chaque lieu. D’autant que les dates ne payent plus autant, par rapport à ici. Et quand tu joues quelque part, on ne te prévoit pas de couchage, ni nourriture, et la plupart du temps, tu dois argumenter pour avoir un peu d’argent à la fin. Même si tu avais négocié une garantie, on te dit souvent « on n’a pas fait un si bon chiffre ce soir finalement… ». Et puis, le public est un peu moins passionné au fil des années. Tout le monde est nerveux et possède des armes. L’ambiance est bizarre (rires). J’ai joué pas mal dans des bars de bikers, des lieux comme ça. Les bars à la mode en centre ville ne payent pas beaucoup, donc je joue plutôt dans des petites villes. Mais tu ne sais jamais si ça va le faire, t’y vas au hasard. C’est beaucoup de temps perdu…

Qu’est ce que Laurent apporte à ta musique ?
J’adore, ça la fait sonner comme une BO de western. Coopérer avec d’autres, c’est toujours intéressant, la musique doit être en mouvement.

 

 

Les prochaines dates de AL FOUL & FRENCH TOURIST à Nantes:

24/09 – La Ribouldingue (Nantes) pour la Kizmiaz release party et l’album vinyle d’AL FOUL
27/09 – Black House Session Sous les Nefs (avec French Cowboy & the One et Pipon Garcia trio) Nantes
1/10- L’R de Rien (Nantes)
3/10 – Chez Philippe (Montenay 53)
4/10 – La Motte aux cochons (Saint-Hilaire de Chaléon).

 

Site d’Al Foul

Facebook de French Tourist

 

Coordinatrice du centre info-ressources musiques actuelles à Trempolino, programmtion des conférences, des diffusions de films ou documentaires musicaux, coordination des cartes blanches, membre du réseau tohubohu.

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