L’ambiance est posée dès le début. Une voix légèrement éraillée, tout en finesse et douceur, se déploie durant tout l’album de Grise Cornac, duo féminin-masculin, échappé des Swing Sofa. Des chansons tour à tour sombres, lumineuses, mélancoliques, joyeuses, révèlent l’intime de l’être et nous invite à rencontrer cette intimité qui ne se dévoile que la nuit venue. Les arrangements délicats (cordes, scies, guitare…) soulignent davantage cette proximité avec la narratrice, cette ambiance feutrée des confidences. Narratrice ? Car il s’agit bien de conte et d’histoire dans cet album, avec ce personnage pas si imaginaire que ça, cette Grise Cornac. On se sent chez soi dans cet univers et à la fois on s’y sent étranger. Tout y est connu. Tout y est inconnu. Toutes ces incertitudes, cet équilibre précaire et plein d’aplomb font de « L’être à la nuit », l’album de Grise Cornac, une évidence. Sachez que cet album vous hantera longtemps et ne vous lâchera pas de sitôt.
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