Hugo et Guillaume, échappés de Von Pariahs, associés à Brice : Happier ! Plus contents, on ne sait pas, même si le temps de deux morceaux, on écoute quelque chose de très heureux. Heureux dans ce qui se dégage des morceaux, un entrain de plus de 7 minutes délivré par le trio, heureux dans le parti pris noisy pop et cette insatiable satisfaction que donnent ces guitares saturées, ces rythmiques cadencées, ces déflagrations mesurées. Cette petit galette de 17cm et ses deux pépites n’auraient pas fait pâle figure sur le catalogue de City Slang, Drag City ou encore Domino. Tempos ralentis puis accélérés, distorsions de guitare façon My Bloody Valentine, ou tout le contraire guitare jouée en barré au son très clair et sans effet, voix légère, juste et spontanée, batterie et basse en parfaite symbiose, Happier s’inspire certes des premiers disques de Pavement, Sebadoh, Polvo ou encore Seam, mais donne curieusement l’impression d’inventer quelque chose ou d’amener du renouveau dans « le rock du moment », qu’il soit math, cold ou post. Si l’entame de Walled rappelle au bon souvenir de Superchunk et ce bel écho de guitare, Happier souffle sur les braises des maîtres du genre précédemment cités. Bonheur !! La face B est toute aussi vivifiante et ressuscite ce cher Nick Drake et le titre Pink Moon le temps d’une version accelérée et noisy, qui cousine pas mal avec celle que Sebadoh avait imaginée et réussie en 1992 sur la compilation Smash your head on a punk rock. Voilà un 45t qui annonce un répertoire que vous pourrez découvrir en live le 12 mai pour la release party au Chien Stupide à Nantes. En attendant, nous aussi, on revit !