Haut Parleur fête ce mois de mai ses 15 ans, et sort un numéro 150. Imaginé en 2001 par David Daunis alors passionné (et toujours d’ailleurs) par la culture, le média gratuit prend sa place à Saint-Nazaire avant de s’étendre à la métropole nantaise et à l’ensemble de la Loie-Atlantique. Celui qui traite de la culture d’une manière sérieuse et prône la culture la plus accessible possible compte en ses pages un beau panorama de ce qui est donné à voir et à écouter. Rencontre avec David, rédacteur en chef et père de Haut Parleur.
Comment est né le projet, quelle(s) étaient les motivations en 2001 ?
Aucune vraie presse culturelle n’existait vraiment sur la région nazairienne. Il était temps que naisse Haut Parleur. Les acteurs culturels du littoral, sachant que j’avais déjà à l’époque des envies de parler de Nantes, sont devenus de vrais interlocuteurs. Ma motivation première était de mettre en valeur un territoire passionnant au travers de son actualité culturelle. Un projet ambitieux qui a trouvé sa place rapidement. La réussite de ce magazine vient de la cohésion d’une équipe de rédacteurs et de graphistes, tous sincères et pleins d’audace, en phase avec le projet, souvent très potes, animés d’un même ADN : la culture.
Quel(s) souvenir(s) as-tu d’ailleurs de cette période ?
A l’époque beaucoup de structures et d’événements étaient déjà en place. Saint-Nazaire a toujours été une ville ouverte sur le monde culturel, elle a été moteur de ce projet de presse indépendante, elle est le berceau d’Haut Parleur. Ses associations, ses festivals, sa politique culturelle collait au projet d’Haut Parleur…La presqu’île et le sud Loire avait aussi à l’époque leur lot de manifestations d’importance comme Couvre Feu à Corsept et Les Renc’arts à Pornichet, qui sont des exemples forts de festivals sérieux incontournables sur notre littoral. Et depuis 2001, les salles de spectacles n’ont jamais cessé de fleurir. Quelle communes aujourd’hui n’a pas ça aujourd’hui sa petite scène et son envie de communiquer. Peut-être quelques communes de droite…et encore. Bref, Haut Parleur est devenu le relai d’information de tous ces acteurs, petits ou grands, tous mis en lien avec notre magazine. A suivi un lectorat fidèle. Et notre envie de nous rapprocher de Nantes et son agglo. Chose faite depuis 2009.
Comment as-tu fait évoluer le projet ?
En l’installant par étape. Au départ sur l’actualité musicale pour ensuite s’ouvrir à toutes les formes artistiques. Né à Saint-Nazaire et en presqu’île, on s’est rapproché de Nantes et son agglo et aujourd’hui à l’échelle du département. Le développement continu est le fruit d’une aventure collective avec une organisation à deux pôles, une direction à deux têtes, pour Saint-Nazaire et pour Nantes, pour une entreprise dont les activités se sont diversifiées : Edition, diffusion, graphisme, production audiovisuelle. Haut Parleur est devenu une presse de référence sur le territoire autant pour les structures culturelles que les collectivités, que pour les férus de culture qui partage chaque mois notre curiosité pour les arts.
Quels sont les objectifs annuels du journal ?
Un objectif de garder le cap d’une ligne éditoriale digne de ce nom et de la rentabilité de notre magazine tiré à 15 000 exemplaires par mois et diffusé sur un réseau large et précis.
Quelle serait la singularité de Haut-Parleur ?
On pourrait reprendre la petite phrase « le mensuel curieux et légèrement survolté. Disons qu’on essaye de mêler habilement l’ouverture d’esprit, la curiosité et l’exigence pour montrer que la culture se conjugue avec le plaisir à travers tous les arts, sans jamais tenter de lui associer une image de ghetto ou d’élitisme. La culture pour tous. Classique ou rock.
Que t’inspire la disparition de Pulsomatic, et la naissance de Grabuge ?
La fin d’un guide agenda de référence pour les jeunes gens. C’est triste. Je ne connais pas encore Grabuge. Mais le nom est sympa, ça sonne rebelle et rock.
Comment vois-tu évoluer le secteur culturel depuis 15 ans ?
Sur le département, tellement de choses ont bougé. Les grandes villes, Nantes et Saint-Nazaire qui font des grandes choses, avec une vraie politique culturelle. Avec des grands projets en lien avec la ville et les quartiers. Les petites villes qui s’organisent pour une culture qui se professionnalise pour le bien des publics. Une métropole dont le profil culturel s’est étoffé en encourageant Haut Parleur à davantage informer et éclairer son lectorat.
Comment vois-tu Le Haut Parleur en 2021 ? Toujours du papier ? Que du web ?
Du papier et du Web, à l’échelle européenne. D’ailleurs, en collaboration une start’up basée à Bruxelles, on planche depuis plusieurs mois sur un projet de presse innovant.