Un tel nom pour une telle musique, c’est ce qui s’appelle « brouiller les pistes ». Alors, si l’on doit se débrouiller de çà, on dira que la musique serait à rapprocher du visuel de la pochette, qui évoque une piste tiens ! Résolument rock, stoner comme on dit, Irina von Brazil, quatuor de la côté atlantique suggère les espaces via un univers aérien un peu à la façon des Suédois de Shout out Louds. Cinq plages pour un espace sonore de plus de 30 minutes, Irina von Brazil mise sur la durée des morceaux, et convie ainsi à se laisser porter par des passages oscillant entre envolées et accalmies, passages chantés ou totalement instrumentaux comme les Mogwaï savent si bien le faire. Le couple batterie/clavier porte des mélodies très rythmées pendant que la basse et les guitares, qu’elles soient électriques ou classiques, les enrobent. Les effets, les échos vocaux viennent orner l’ensemble, et il faudra écouter entre les portées pour entendre régulièrement des merveilles de piano ou des arpèges de guitare dignes d’Adam Pierce de Mice Parade (cf. You drew, G.S.Ohm). « Polarity » est un disque qu’il faut résolument écouter plusieurs fois, un disque à la finesse énergique, à la tension retenue, un disque emprunt de dualités.