ISLA : PAS À PAS

ISLA se révèle à la scène très peu de temps après ses débuts, nous sommes en 2013, elle sera Découverte des Inouis du Printemps de  Bourges. Révélation oui, un pari sur une artiste qui sort de nul part, et qui en a sous le coude. Énergie, sensibilité, modestie lui collent à la peau et charment le public. Ce 26 février sort un tout premier disque, fruit d’une belle collaboration avec Sébastien Guérive, et d’un travail toujours acharné de la jeune Nantaise. Cette sortie sera fête ce même 26 février à Trempolino, ISLA nous en dit plus sur ce qu’elle est et fait aujourd’hui.

Toutes photos ISLA © Lou Veho

 

Isla en 2016 ? Où en es-tu du projet ?
ISLA en 2016 c’est en majuscule, parce que c’est une envie d’affirmation. Je suis toujours en recherche, en réflexion sur ce qu’est et sera ISLA, en tout cas les choses avancent, je suis très bien entourée, je fais des rencontres très intéressantes, qui nourrissent ma musique.

Tu sors un 1er ep ce 26 février, comment le décrirais-tu ? Quelle(s) direction(s) as-tu souhaité prendre ?
Ce 1er EP est le tout premier vrai enregistrement dans le but de « sortir un disque » de ma vie. C’est beaucoup de souvenirs, beaucoup de première fois, beaucoup d’inconnu. Mais c’est également une matière et un objet dont je suis fière, j’ai eu la chance de travailler avec des gens que j’apprécie et dont j’aime beaucoup le travail et la sensibilité (aussi bien pour le son que pour l’image). J’ai souhaité assumer ma part d’ombre et la mettre en musique, ancrer mon instrumentation légère dans la terre, le sable, la boue parfois… Mélanger les sonorités purement organiques et carrément électroniques, grâce au savoir-faire de Sébastien Guérive (Da Sweep).

Pourquoi ce titre « Chairs » ? Qu’est ce que tu veux dire ?
Chairs, c’est bilingue : la chair en français. C’est sous la peau, c’est brut, ça prend les coups, ça abrite la vie… Mais c’est avant tout une anecdote : « chairs » en anglais, c’est les chaises… Après une discussion avec la production (Y.O.W records), il s’est avéré que l’expression « le cul entre deux chaises » est sortie. Je me suis exclamée en blaguant :  « je ne vais quand même pas appeler mon disque « le cul entre deux chaises », non?! » … et bien, si, en quelque sorte! J’ai décidé d’assumer de n’avoir pas choisi. Je n’ai pas voulu choisir entre l’acoustique et l’électronique, entre l’anglais et le français.

 

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On a pu te voir collaborer dernièrement avec Aymeric Maini. Qu’est ce que cela t’apporte et comment vois-tu ces collaborations par rapport à ton propre projet ?
Oui j’ai répondu à l’invitation d’Aymeric et je dois avouer qu’on s’amuse bien tous ensemble! Cette expérience m’apporte un autre regard sur la place de « leader » de projet et celle de musicien accompagnateur. J’apprends énormément de choses sur la gestion des relations humaines, et je vis de super moments de scène, que je partage avec des gens vraiment très surprenants ! J’adore rencontre de nouvelles personnes, écouter leur musique, entrer dans leur univers. J’aime aussi beaucoup le mélange des sensibilités et des parcours musicaux. D’ailleurs, je lance un appel, si vous me lisez et que vous avez envie qu’on fasse de la musique ensemble, je suis toute ouïe !

Tu sembles avoir un vrai intérêt pour la danse si l’on en croit tes clips. Qu’est ce que signifie pour toi cet art et quelle(s) intéraction(s) intéressante y-a-t-il avec la musique ?
« Le mouvement est un langage. Ce n’est pas de l’esthétique, ni de la décoration. Pas une illustration de la musique, mais une expression en soi. » Mats Ek. J’ai dansé pendant pas mal d’années dans mon jeune temps, ça m’animait vraiment, je me voyais même danser derrière les stars de la télé ! Et puis j’ai arrêté par manque de temps pendant mes études secondaires, puis la musique a pris le relais. Mon corps a rouillé entre temps, j’ai perdu à la fois ma souplesse de corps et ma spontanéité d’esprit, la légèreté m’a quitté, laissant place au doute et à l’auto censure… C’est après une épreuve assez difficile dans ma vie que j’ai renoué il y a un an ou deux avec la danse. Prendre un plaisir naïf et innocent à bouger à découvrir des sensations que même la musique ne me donne pas, regarder les autres s’exprimer en silence…  C’est encore frais, mais c’est magique ! Pour moi, le corps est comme langage, très complémentaire des mots, voilà pourquoi je pense que les clips sont un réel prolongement des morceaux, non pas un sous-titre, mais une autre lecture, plus introspective. Dans le clip de White Hair, j’ai fait appel à Céline Vallée, artiste de cirque, qui m’a beaucoup émue et impressionnée avec son tissu aérien. Dans le clip de l’Ennui, j’ai voulu travailler avec Sabrina Bohi (Unskillz), c’est mon coup de foudre de danse, elle dégage un truc indescriptible. Je passerai mon intervention dansée, qui n’est pas des plus mémorables, tant la caméra m’intimidait, mais quelque chose me dit que je vais vite y prendre goût…

 

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Comment considères-tu les concerts qui vont suivre ce nouveau disque ? Quelle  sera la formule ?
J’espère qu’ils seront nombreux et qu’ils m’amèneront à voir du pays. Je suis à présent une sorte de femme-orchestre, seule avec toute ma panoplie d’instruments. J’ai traversé une période où j’avais un réel besoin de me retrouver seule avec ma musique, et j’ai réalisé que ça ne m’était jamais vraiment arrivé ! Alors je prends le temps, de me (re)découvrir, de voir où j’ai envie d’aller et par quels moyens. De créer sans me poser de questions. Le solo a l’avantage d’être disponible à tout instant pour pouvoir se produire, et même si je travaille sur mes nouvelles sonorités sur scène avec des instruments MIDI , je suis également capable de jouer ces mêmes chansons avec une guitare, au milieu d’un salon… Quand j’aurai fait le tour de cette solitude scénique nécessaire, j’inviterai avec grand plaisir des musiciens-ennes à me rejoindre !

Tu as développé un projet au CHU en décembre dernier, de quoi s’agissait-il et comment as-tu vécu ça ?
J’ai répondu à une sollicitation de … de la radio AlterNantes, et j’adhère totalement à la proposition. J’ai pas mal travaillé avec les enfants avant de me consacrer uniquement à la musique, et j’avoue que leur contact me manque un peu depuis quelques années. J’ai passé un moment unique avec les petits patients de l’hôpital pour enfants, et je suis rentrée chez moi frustrée de me dire que je n’allais pas les revoir la semaine suivante. J’aimerais beaucoup développer un vrai projet de temps musicaux pour les enfants des hôpitaux, d’éveil pour les tout petits, d’ateliers d’écriture, la musique fait beaucoup de bien à la santé mentale et physique.

 

Release Party vendredi 26 février, 19h, entrée gratuite – Trempolino

 

Site d’ISLA

Rédactrice en chef de ce site internet, chargée d'info-ressources à Trempo. Passionnée évidemment par la musique, toutes les musiques, mais aussi par la mer et la voile, les chevaux, la cuisine et plein d'autres choses.

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