Cette année le Père Noël était mélomane, il a mis dans mes souliers le fruit d’un grand jazzman, un bel ouvrage en sept tranches toutes aussi délicieuses les unes que les autres. Pour la première production de son quartet, Julien Vinçonneau s’est entouré de quelques invités qui vont enrichir des compositions d’une grande élégance.
Notre guitariste nantais à la création foisonnante, soutenu par Elie Dalibert au saxo alto, Xavier Normand à la contrebasse et Florian Chaigne à la batterie, a concocté un jazz raffiné et fertile permettant à ses complices de s’exprimer pleinement dans les plages d’impro. Cet enregistrement en live est un bain de fraîcheur, parfois en eau calme (Ekko.M), parfois dans des remous plus rock (Dorian Drumming), mais toujours avec cette pondération entre les instruments, Julien sachant lui-même s’effacer au profit d’un autre solo. Quelle belle connivence entre tous ces artistes ! Pour preuves ces petites passes à deux instruments jouant la même partition, comme des frères siamois, avec ce souci de coller à l’autre, à l’instar d’Elie Dalibert et Gweltaz Hervé (saxo alto en invité) dans le premier morceau ; quel plaisir pour nos oreilles à les entendre galoper de concert !
Des invités, il y en a à tous les étages. Nous retrouvons la très sollicitée Leïla Martial et son scat si caractéristique, prenant toujours autant de plaisir dans les courses-poursuites avec les instruments, ou rappant en espagnol, ce qui va si bien à cette langue. Invité aussi, Geoffroy Tamisier apporte rondeur et douceur avec sa trompette velours. Enfin, on y découvre l’excellent guitariste brésilien Nelson Veras, virtuose d’un jazz acoustique tout en délicatesse.
C’est une belle brochette de musiciens qui s’est installée en toute simplicité sur cet opus, s’appuyant sur une contrebasse toute en profondeur et une batterie à la tonalité de peau et qui fait de ce CD un indispensable dans la discothèque de tout amateur de jazz.
Photo bandeau : Julien Vinconneau – DR