Deux bandes dessinées, deux histoires adolescentes, à chaque fois un duo d’amis fait le mur pour se rendre à un concert en mobylette pour l’un en stop pour l’autre, deux époques différentes et ça change tout dans l’ambiance de ces deux ouvrages.
Tout d’abord, La Main heureuse, retrace un épisode de la vie de Frantz Duchazeau, une folle épopée pour aller voir la Mano Negra et parcourir 100 bornes en mob à toute berzingue. L’importance de la musique à cet âge adolescent est primordiale et permet de s’évader d’un quotidien un peu morose ou étriqué. On est sans concession, on est fan d’un groupe et de tout son univers, on rentre dans ses affiches et on discute avec la femme-peu-vêtue, on fantasme et finalement les fantasmes deviennent réalité et c’est là toute la magie de La Main Heureuse, c’est que tout est possible, qu’on a la vie devant soi et Frantz Duchazeau décrit ce sentiment avec justesse et poésie. Tout est possible en 1989.
Juniors d’Hervé Bourhis et Halfbob est d’un autre registre. Il est d’un autre registre car l’histoire se passe aujourd’hui. Les adolescents ont à peu près le même âge que dans La main heureuse, mais de jeunesse pleine d’espoir, on passe à une jeunesse désenchantée, obnubilée par l’apparence et par les réseaux sociaux. Le road-movie est là, en stop cette fois-ci pour aller à un concert de Dinosaur Jr, groupe culte que les ados ne connaissent pas mais que le moteur de recherche de facebook leur a proposé… Hervé Bourhis et Halfbob, nous dresse un portrait inquiétant de cette génération, née avec les réseaux sociaux et pourtant une question plane sur Juniors: si finalement le rock était la solution, la solution à la rencontre, la solution à l’amour, la solution à plus d’humanité ?
Les deux ouvrages sont disponibles en consultation et/ou en prêt au Centre info-ressources musiques actuelles et spectacle vivant Pays de la Loire (Trempolino). Voir la fiche de Juniors et de La main heureuse.
