Ouvrir l’autobiographie de Little Bob, c’est comme retrouver un vieux copain perdu de vue depuis quelques années qui nous raconte la partie de sa vie que l’on n’a pas partagée. On se retrouve comme dans un troquet, les coudes appuyés sur la table à l’écouter. Ce qu’il raconte est tellement vivant, tellement ancré dans une réalité quotidienne de la musique en France et en Angleterre des années 60 à maintenant, que l’on se garde bien de l’interrompre dans son récit. Dès le début du livre, Little Bob nous capte par son écriture directe, sans détours, pour nous dire sa passion de la musique, du rock surtout et son combat permanent toutes ses années pour faire vivre cette musique, SA musique. On découvre un grand bonhomme (à l’inverse de ce qu’évoque son nom) qui s’est battu toute sa vie pour défendre sa vision de la musique, de son métier et de ses choix artistiques. Il nous donne une leçon (sans le chercher le moins du monde) de ce qu’on peut arriver à faire lorsque on se trace un chemin et qu’on refuse les concessions qui en feraient dévier. Ses relations avec le milieu musical français et les maisons de disques ont été traversées par de multiples conflits dus à son caractère entier et sans compromis. Mais ailleurs, aux États Unis et en Angleterre en particulier, il a été l’un des rares musiciens français à tourner autant et à partager la scène et la route avec des musiciens qui ont marqué l’histoire de ces musiques (Dr Feelgood, Clash, Motörhead, Eric Burdon, Soutside Johnny pour n’en citer que quelques uns…). Et vous savez quoi ? Après plus de trente ans de concerts et de tournées, il joue encore, et dans des conditions identiques à ses débuts, dans des petites salles, dans des festivals, partout où il peut encore faire entendre ce qu’il a à dire ou à jouer. Mais pour lui, toujours pas de célébration médiatique pour ses trente ans de carrière et bientôt quarante. Little Bob mais grand monsieur ! À lire sans modération…
