Eurofonik n’est pas un festival des musiques du monde, mais un festival des musiques DES mondes, en l’occurrence des mondes européens. Et l’on y parle tout autant de culture que de musique. Eurofonik brouille les cartes ? Non, le festival se distingue et sort des formats souvent consensuels de certains festival musiques du monde…
Par Cécile Arnoux
Photo : Maxim Drozdov (Otava-Yo),
Pour sa 3è édition, le festival reste ancré sur sa posture de festival de découvertes. Les artistes programmés, à deux ou trois exceptions près, ne sont pour la plupart jamais venus en France, encore moins à Nantes. Ils sont soixante-dix et viennent de quinze pays différents : Russie, Grande Bretagne, Portugal, Italie, Espagne, Suède… et des provinces françaises aussi riches soient-elles culturellement (Réunion, Bretagne, Berry….).
Si Paul Billaudeau, directeur de la Cité des Congrès, résume le festival comme « un moment passeur d’idées et de convictions », Sylvain Girault, directeur artistique du festival mais aussi de la salle du Nouveau Pavillon, insiste sur « le continent plus que sur les pays qui le composent, et sur ces formidables cultures populaires portées par des artistes au talent indéniable ». Plus qu’un moment ou l’on présente des musiques « exotiques », il s’agit de porter sur le devant de la scène des artistes, des courants, des fusions, des pratiques qui ont leur particularité, mais qui tout autant se confondent.
Des moments de sens
Deux jours ne suffiront pas à être exhaustif, bien évidemment. Mais la densité de ces deux jours permettra malgré tout de présenter sept groupes le vendredi, avec une thématique autour de la danse, et pour certains dont Titi Robin, une proposition particulière. Le samedi, trois scènes vous invitent à découvrir treize groupes aussi différents que Fantazio/Jean-François Vrod, le trompettiste grec Pantelis Stoikos et l’ensemble Litani, la norvégienne Uni Lovlid, Danyel Waro, Mathieu Hamon, les Russes d’Otava-Yo…
Au-delà de la proposition de musique vivante, l’après-midi du samedi vous permettra de déambuler dans la Cité Eurofonik. Des luthiers qui présenteront leur travail et leurs œuvres, un atelier de danse irlandaise, un atelier de musique verte, des débats, une « boutik », un grand bœuf musical (Euro Session), une exposition d’art brut de Jean-François Vrod (L’idiome du village), un espace de rencontres avec les artistes… autant de suggestions pour découvrir d’autres aspects de ces cultures des mondes. « Ce sont des moments de sens » insiste Sylvain Girault. Le public est roi !
En préambules du festival, deux moments autour de Krismenn et Alem vous mettront dans le grand bain le jeudi 10 avril 16h à Trempolino, et 18h à la FNAC de Nantes.
Imaginé dans sa globalité, imaginé comme un temps de découverte, d’ouverture, Eurofonik vous coupera du monde, enfin de VOTRE monde.
Ayez un passeport valide ! Le périple en vaut la chandelle !
Festival Eurofonik, les 11 et 12 avril 2014 – Cité des Congrès de Nantes