LES ARTS ET LA MANIÈRE

L’esthétique plastique du visuel annonce la couleur. Les Z’Endimanchés, 17è du nom, mettent l’accent sur le pluridisciplinaire (musique, théâtre et cirque). Si la convivialité et la proximité avec les artistes sont aussi annoncées comme intrinsèques à l’esprit du festival, ces valeurs ont bel et bien forgé la singularité du projet. A quelques jours de l’évènement du Pays de Retz, rencontre avec Alain Guilbaud, coordinateur du Collectif Spectacles en Retz et instigateur du festival.

 

Le festival est porté par le collectif Spectacles en Retz, quel est le principe du collectif (qui a 20 ans cette année), et comment s’organise-t-il sur le portage du festival ?
Le Collectif SeR a pour vocation d’être un espace de co-construction pour les acteurs socio-culturels du pays de Retz. Il invite ainsi associations, municipalités, habitants à construire ensemble des actions culturelles, à l’échelle du pays de Retz.  Il agit notamment en direction de l’enfance, avec les Accueils de Loisirs, pour proposer des parcours de découverte du spectacle (festivals Croq’la Scène) ; en direction des adolescents, avec les services jeunesse pour des projets de pratiques artistique (les Vacances Spectaculaires, le projet Bukatribe). Il coordonne également un réseau d’associations de théâtre amateur pour mutualiser la gestion des ateliers d’enseignement théâtral, ainsi que et le festival thématique Errances (au printemps) qui fédère bibliothèques municipales, programmateurs de spectacles, écoles de musiques…
Le festival Les Zendimanchés est pour le Collectif une action plutôt transversale à tous ces réseaux, un événement, sans doute le plus visible, qui vient en point d’orgue de chaque saison. Il est porté majoritairement par les adhérents individuels.

Quels sont selon toi les points communs entre arts de rue et musique ?
Le bonheur du spectacle vivant ! L’émotion procurée par des artistes, en chair et en os, qui viennent proposer une expression !

 

Zendimanches-Bouche-de-Crocodile-Photo-Thomas-LANGOUET 300dpiBouche de Crocodile © Thomas Langouet

 

Comment trouves-tu une homogénéité artistique aux travers d’arts si différents ?
C’est toujours difficile de répondre à ce type de question quand on fait le choix de l’éclectisme… Qui n’est cependant pas un non-choix… J’espère que l’on peut discerner dans notre programmation une exigence artistique sur chaque spectacle proposé. On aime bien aussi que cette exigence s’accompagne d’une belle générosité, propose une vraie proximité avec le public. Et qu’elle permette ainsi de croiser les publics, d’ouvrir les chapelles, de varier les plaisir…  Les Zendimanchés sont ainsi à l’image des objectifs du Collectif SeR : « décloisonner », et s’adresser à tous.

Vous avez monté dans ce cadre un projet d’ateliers cirque avec la compagnie toulousaine Famille Goldini, pour qui, pourquoi ?
Les Vacances Spectaculaires, accompagnées cette année par la Famille Goldini, accueilleront 60 jeunes de 11 à 15 ans. Le projet est construit avec une dizaine de structures d’animation jeunesse. Il vise, comme tous nos projets, à créer une proximité avec les arts du spectacle. Au cours de cette semaine, les jeunes vont non seulement découvrir quelques techniques des arts du cirque, mais aussi côtoyer des artistes professionnels. Ils vont, collectivement et solidairement, créer une présentation publique de leur travail (spectacle présenté en ouverture du festival). Ils vont aussi voir les spectacle de la Famille Goldini, et sont invités à découvrir les autres formes proposées tout le week-end des Zendimanchés. C’est ainsi un parcours qui allie pratique artistique et découverte culturelle, dans un cadre collectif. Le cirque, avec sa dimension sportive, est un bon « media » pour amener des jeunes vers l’artistique.

 

DPDG_LaFamilleGoldini©Luis (19)La Famille Goldini © Luis

 

Le cirque est-il fortement ancré sur le territoire du Pays de Retz ?
IL y a relativement peu d’école ou d’atelier d’enseignement du cirque. Citons quand même les associations Cirqu’en Retz (St Brévin) et The Serious Road Trip (Le Pellerin) qui font un travail remarquable. En terme de programmation, on trouve maintenant régulièrement des propositions dans les saisons culturelles de Machecoul ou Rouans. ça correspond aussi à une évolution de cette discipline qui s’adapte de plus en plus aux lieux de diffusion « institutionnels ». Mais bien sûr, c’est l’été qu’il est le plus présent, avec les festivals Pelleri’nez (début juin), la Déferlante, les Zendimanchés…

Comment réagissez-vous face aux aides publiques qui diminuent pour porter le festival ?
Le Collectif SeR doit en effet faire face, comme beaucoup d’acteurs culturels, à des restrictions budgétaires. ça impacte indirectement les Zendimanchés qui « absorbe » 20% de nos charges fixes, et dont l’enveloppe consacrée à l’artistique est malheureusement la même depuis 5 ans! Notre pari depuis 3-4 ans consiste à générer de l’envie, en ré-écrivant le projet, en renouvelant la communication, en travaillant à l’appropriation du festival par les habitants… Nous réussissons ainsi à attirer un peu plus de public… mais il faut bien dire que les recettes ne s’accroissent pas en proportion…

 

Zendimanches 2015 Cabadzi Nik8 240dpi

Cabadzi © Nik 8

 

Comment vois-tu cette 17è édition par rapport aux précédentes ?
Chaque édition est unique. Chaque édition est un coup de poker : il suffit d’une météo capricieuse pour mettre en danger le festival, et l’association qui le porte. En termes financiers bien sur, mais aussi en terme d’énergie pour toutes les équipes du Collectif. J’espère ainsi que cette 17ème édition va confirmer la petite croissance de public qu’on observe depuis 2012. Qu’elle consolidera notre projet pour nous permettre sereinement d’envisager, d’imaginer, d’inventer la suite…

 

Site des Z’ENDIMANCHÉS

Rédactrice en chef de ce site internet, chargée d'info-ressources à Trempo. Passionnée évidemment par la musique, toutes les musiques, mais aussi par la mer et la voile, les chevaux, la cuisine et plein d'autres choses.

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