Le festival Jours de Fête qui se déroule ce WE à St-Herblain accueille de nombreuses créations et souvent des créations locales. Les Poussins Phoniques sont de celles-ci, une première représentation donc pour le projet de Frédéric Praud, artiste nantais qui n’est pas né de la dernière pluie en matière de spectacle pour enfant. Il nous en dit plus sur l’éclosion des Poussins Phoniques…
Photo bandeau : Les Poussins Phoniques © DR
Peux-tu te présenter, comment tu débarques dans la musique ?
Au début, je débarque plutôt dans le théâtre, mon papa est comédien dans la Cie amateure Nelly Daviaud à Nantes. Dès l’âge de 4-5 ans, on m’autorise à monter scène, en coulisse, en loge, en salle… salle Paul Fort, salle Vasse, au théâtre de Rezé… Jusqu’au jour où, en pleine représentation, je fais tomber les décors en m’appuyant pour mieux voir à travers les interstices. On appelle ça un coup de théâtre il parait ! Nelly Daviaud ne m’en veut pas et fait appel à moi quelques années plus tard pour tenir le rôle d’un enfant de 8 ans alors que j’en ai 13 (je fais jeune il parait). C’est définitif, la scène m’appelle. A 18 ans, j’encadre des camps d’ado itinérants avec spectacle gratuit dans les villages traversés. Avec mes potes, on mime Rock around the clock de Bill Haley avec des instruments en carton pâte. Et comme on trouve ça marrant, à la rentrée suivante, on décide d’acheter de vrais instruments et de monter un groupe sans savoir jouer évidemment. On se retrouve sur la scène du concours « Star Espoir » à la Beaujoire 7 mois plus tard… Les images d’archives attestent une tripotée de fausses notes mais l’indéniable enthousiasme du band ! Le Big Bizzarr est né et fera 130 concerts en 5 ans. A l’issue de cette aventure qui nous amènera à jouer dans des colos (puisqu’on est tous animateurs)…, je décide de garder ce cap… Musique et Jeune public, mais en « pro » dorénavant. Avec Léon et les Idées Fixes de 95 à 2002 (2 albums, 250 représentations) puis Les frères Léon de 2006 à 2016 (3 albums, 400 représentations)…
Pourquoi le jeune public ?
J’ai répondu en partie à cette question. Mais pour aller plus loin je dirai que mon univers s’apparente plus à celui d’Alice au Pays des Merveilles qu’à celui de Motörhead, quoiqu’en cherchant bien on pourrait trouver des points communs… Le côté théâtral, par exemple !
Comment le vois-tu évoluer depuis plus de 20 ans (le public, les groupes, le secteur musical… ) ?
C’est l’explosion ! Enormément de chanteurs et de groupes ont éclos depuis 20 ans. Tous les styles, toutes les esthétiques sont représentés. De plus en plus de spectacles transdisciplinaires également. Beaucoup de chanteurs « tout public » qui se lancent dans un répertoire jeune public, et qui parfois obtiennent la reconnaissance grâce à cela (Aldebert entre autres). Ce fourmillement a permis de nettement monter le niveau des propositions. On est bien loin des chanteurs de comptines gentillets avec leurs boîtes à rythmes des années 80. Malgré (ou grâce) à cette variété, le public est de plus en plus exigeant, alors il faut bosser ! Ce n’est jamais gagné.
Tu as mené une action au sein de l’école Jules Ferry de Indre, est-ce que ces expériences nourrissent ta créativité et ta connaissance du jeune public ?
Pour sûr, toute expérience nourrit si ce n’est ma créativité, au moins mon immense enthousiasme à exercer ce métier. Quand on ressort de ce type d’action, on ne s’autorise plus à être médiocre car les jeunes enfants ne le sont jamais, eux.
Parles-nous des Poussins Phoniques ?
Les Poussins Phoniques c’est d’abord une rencontre, une complicité entre deux passionnés de musique, de scène. Une rencontre professionnelle et humaine malgré nos 19 ans d’écart ! J’apporte les idées de chansons, les textes, Anthony la musique, les arrangements et la méthode pour mettre en forme tout ce beau chantier à deux sur scène. On partage l’enthousiasme et le goût de l’aventure. Dans ce répertoire, on évoque la nature, la nôtre et celle qui nous entoure, j’espère avec poésie et espièglerie, c’est l’idée en tous cas.
Le registre est résolument rock, parfois funk, assez dansant, c’est sous cet angle que tu envisages la musique pour les petits ?
Cette facette du groupe revient plutôt à Anthony, il a été élevé au funk, à la soul et au jazz afro-américain. C’est le fils caché de Mickaël Jackson et Neneh Cherry ! Et moi, je ne suis pas contre. Pour ce qui est de la « musique pour enfant », nous faisons surtout la musique qui nous plait sans chercher à s’adapter à un certain public. Et il ne faut pas se leurrer, dans la voiture où ailleurs, les enfants écoutent ce que les grands écoutent.
Cette présentation au festival Jours de Fête, comment cela est-il arrivé ?
Je pense que le concept des Poussins Phoniques colle à la thématique du festival « Grandeurs nature » et que nous avons la chance d’être Nantais !
La suite ? D’autres dates ? Un disque ?
Oui, plein de dates, il faut mettre à l’épreuve nos chansons, notre groupe sur scène. C’est comme ça qu’on grandit. On n’est pas encore sur You tube et quand on y sera, on n’oubliera pas d’où on vient ! (En tous cas, ressortez-moi cette interview si jamais…). Quant au disque, oui bien sûr, mais on va prendre le temps de s’y mettre, au calme, dans l’ordre, comme il faut quoi.
Spectacle dimanche 11 septembre à 15h30 – Scène guinguette