Magma à Stereolux – 29/01/2015

Magma dans la salle Maxi de Stereolux fut la soirée des premières fois me concernant, et je n’étais pas seul puisque le premier homme à barbe croisé me disait la même chose, intrigués que nous étions par ce poulailler au-dessus de nos têtes. Trêve d’intentions verbales, je me suis pointé sur les lieux alors que la première partie Sidony Box (incluant la six-cordes du groupe jazz-metal local Aeris, Manu Adnot) terminait son set, malheureusement doté d’une sono brouillonne et limitée, ce qui ne permettait pas d’apprécier pleinement la fusion power-jazz du trio nantais, pourtant très bien achalandée, et parfois salement grisante sur le peu que j’ai entendu. À revoir dans de meilleures conditions, et en entier.

Transe constante

Le temps de se frayer un sentier au milieu du monde grouillant dans le petit espace à l’entrée, de (re)faire le plein et d’échanger quelques mots plus ou moins intelligents, afin de retrouver les cultissimes Magma, monument international de musique expérimentale, en activité depuis 45 putain d’années. Un line-up qui n’a cessé d’évoluer mais qui ne pouvait se passer de son pilier inébranlable, Christian Vander, que j’ai seulement pu apercevoir derrière ses fûts, coincé que j’étais sur le côté gauche face à la scène, passablement gêné par un vigile, auquel j’aurais bien fait avaler son talkie. Bref, les premières notes raisonnent, la sono se voit soudainement rehaussée, ça pète la tronche, certains éructent de plaisir, Magma est dans la place, et on sent déjà que le temps va filer beaucoup trop vite. Nous voici plongés dans un univers Kobaïen dont je ne suis pas un éminent spécialiste, ayant davantage entendu Queen et Faith No More à la maison quand j’étais chiard. Dès lors, on ne peut qu’être réceptif à cette musique multiple et intemporelle, piochant autant dans le jazz, l’avant-garde, le classique, que le metal, le doom ou le rock, possédé par ce dialecte inventé mais crédible (à consonances slaves et germaniques), définitivement embarqué dans ce voyage qui mêle psychédélisme et ésotérisme. Chaque musicien exprime sa partition avec une incroyable justesse, exulte parfois (ce bassiste !), les voix et les chœurs malaxant nos organes récepteurs avec délice, alors que le clavier organique, parfois insidieux, danse vigoureusement sur nos synapses, tandis que Vander est en transe constante sur sa batterie.

4 morceaux seulement, 1h30 de set

Un peu plus de quatre morceaux seront joués, ce qui peut sembler très juste pour les néophytes, mais lorsqu’on sait qu’ils font chacun entre 7 et 20 minutes en moyenne ça change la donne, ce qui permet de prendre le temps de planer assez haut pour atteindre le poulailler, voire plus. Enfin, les 1h30 approximatives du set de Magma n’en demeurent pas moins légères, comparées aux 3 heures totalement dingues enregistrées à Paris juste avant, bien qu’un rappel tribal (trop court lui aussi) se fit entendre pour remercier chaque membre de l’entité Magma. Une expérience néanmoins Magma-gnifique, qui m’a tellement marqué que j’ai bien failli louper mon bus de retour, et que je n’hésiterai pas à réitérer dans un futur que j’espère proche, quitte à le rater pour de bon.

Aller sur le site de Magma

30 ans, cinglé de musique avant tout, scribouilleur depuis septembre 2011 pour le webzine Metalorgie.com et depuis octobre 2012 pour le magazine (désormais numérique) TohuBohu, mes intentions écrites visent à partager/exposer mes découvertes, informer un brin sur la richesse musicale insoupçonnée qui s'agite dans nos sous-sols.

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