Meis s’échappe un temps du collectif La Formule pour ce premier album intitulé Iceberg. Il s’en échappe, mais le style de Meis est bien présent. Le flow du rappeur est toujours aussi reconnaissable et implacable. Dur et froid comme un iceberg. Ce flow caractéristique exerce avec précision une litanie perpétuelle sur l’auditeur… l’invitant à rentrer dans une trans hypnotique comme dans « Pince moi ». Les textes sont sans concession sur la société et les autres. On sent que Meis se soucie de ce qui se passe et se pose aussi bien en observateur de sa propre vie que de ce qui l’entoure… En même temps, il se dégage de certains morceaux une chaleur assez communicative, une joie de vivre sous la noirceur comme dans « Prends la vie », un hymne zen nous incitant à relativiser et à positiver. Les prods empruntées à la trap music amplifient cette ambiance mi-figue mi-raisin, et donne à l’album une véritable cohérence musicale, avec une qualité de son qui fait plaisir à entendre. Les 12 titres de l’album s’enchainent avec une facilité déconcertante et pousse le vice jusqu’à nous faire ré-appuyer sur play. Meis gagne son pari d’album solo, espérons qu’il réitèrera l’opération… En attendant, profitons.
Meis joue au Fuzz’yon le vendredi 5 février et à Stereolux le 20 février 2016 (mais c’est déjà complet) dans le cadre d’Hip Opsession.
