La plus discrète des Nantaises aura pris son temps et aura su tester la patience de ses fans qui ne se contentaient que de rares concerts dans le coin. Voilà donc enfin le disque ! Et c’est au studio Corner Box (studio qui a vu passé Papier Tigre, My Name is Nobody, Stranded Horse et bien d’autres), le bel écrin, que la Nantaise Miët grave cinq de ses morceaux sous la houlette d’Olivier Ménard. Armée de sa basse et de petits boitiers pour boucler ou créer des rythmiques, elle construit des morceaux, les joue et les chante toujours en tension, créant ainsi un espace temps condensé, urgent, efficace, rock ! C’est un peu la marque de fabrique de Miët. Ses ritournelles naviguent entre force et grâce, entre colère et incantation, entre furie et sensualité, des dualités qu’incarnent si bien PJ Harvey, Shannon Wright ou encore Laetitia Sheriff (cf. Angst) avec lesquelles on trouvera aisément des points communs, surtout la Française d’ailleurs, la basse benh oui ! Les jeux de basse, parfois proches de la guitare, saturés ou extrêmement ralentis, laisseraient à penser que Miët a ce don d’ubiquité tant le jeu est riche et aisé. Et comme Miët est une fille appliquée, le package du disque brille tout autant que le son qu’il abrite. L’imprimerie artisanale Trace signe la superbe sérigraphie de C.RY.P.T.I.D.S et nous rappelle les jolies réalisations du label américain Quartersticks Records (notamment les pochettes de The Rachel’s). Le tout jeune label nantais La Belle Sauvage parie sur une artiste que la rage et l’entièreté habitent. Très très beau !
Photo bandeau : Miët © Harry Hadler
