NYNA VALES : CAP SUR L’INDE

Ce 31 mai, Nyna Valès présente sa nouvelle création, « Nyna Valès, rencontres indiennes ». Le groupe partait en Inde via une aide de la Région Pays de la Loire il y a un peu plus d’un an, il avait d’ailleurs réalisé un journal de bord pour Tohu Bohu ici même. Dans les bagages, si séduit par la culture et la musique de l’Inde, Nyna Valès a empaqueté de quoi donner une suite ou plutôt une orientation musicale à son univers. Rencontre avec Yann et Nathalie.

Tous visuels : Nyna Valès © DR

 

Vous entrez en résidence à la Bouche d’air avant d’y donner un concert mardi, pouvez-vous nous en dire plus sur cette création autour des musiques indiennes et de la pop française ?
Nous sommes allés en Inde plusieurs fois par goût personnel, des liens avec des personnes se sont noués et l’idée est naturellement née d’intégrer des musiciens et des sonorités typiquement indiennes dans notre musique. En fait, pour nos deux premiers albums, on avait déjà invité des musiciens nantais, notamment de jazz, à venir jouer et improviser sur certaines chansons, on avait donc cette habitude mais là, on voulait quelque chose de vraiment différent. Je te passe tout le processus mais, après être partis à Chennai, chef lieu du Tamil Nadu au sud de l’Inde, pour rencontrer les musiciens, y être retournés pour les enregistrer, nous avons invité à Nantes l’une des musiciennes, akkarai subbulakshmi pour nous accompagner sur scène. C’est vraiment une musicienne exceptionnelle aussi bien au violon qu’à la voix. Elle joue dans le pur style carnatique, la musique classique du sud de l’Inde.

 Qu’est ce qui vous séduit le plus dans la musique indienne et qui fait écho à votre univers à vous ?
Les timbres nouveaux, les accents insolites pour nos oreilles, les gammes “exotiques”, cette manière de jouer avec beaucoup de glissando par exemple. Il y a des instruments typiquement indiens comme le sarod, le sitar, les tablas qui ont leurs timbres spécifiques mais également des instruments qui nous sont familiers comme le violon, mais joués d’une manière qui nous est inconnue. Et puis, il y a ce côté parfois extrêmement mélancolique qui nous fait craquer.

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Il y a 5 complices, qui sont-ils ? Comment les avez-vous intégré dans le projet ?
Tout d’abord, il y a Guillaume Ozanne le batteur, lui est complice de longue date ! Nous travaillons avec lui depuis plusieurs années et il fait maintenant partie intégrante du groupe. Jean-Yves Guilé nous accompagne aussi depuis quelques concerts. C’est un personnage baroque, un “cordophile” irrésistiblement attiré par toute corde tendue au dessus d’une caisse de résonance ! Pour ce projet, il jouera du banjo et, du lapstell et son lot de pédales. Et puis il y a nos invités spéciaux ! Tout d’abord, akkarai subbulakshmi, évoquée plus haut et, qui a vraiment une aura particulière et un vrai sens musical. On est vraiment ravis qu’elle soit à nos côtés pour ce projet. On est tout aussi content d’avoir parmi nous Michel Guay, l’illustre sitariste de Mukta, ce groupe nantais qui panachait jazz et musique indienne. C’est aussi un excellent chanteur avec sa voix plus gutturale et qui tout un coup monte dans les aigus. Enfin, Alexis Weisgerber, un joueur de tablas et féru de musique indienne apportera ce groove et ce timbre si typique de la musique traditionnelle indienne.  

Sur quoi allez-vous travailler durant ces 4 jours ?
Sur l’osmose et l’équilibre musical entre tous les protagonistes. Il ne faut pas que l’alliance des genres donnent un effet artificiel mais bien qu’on sente un groupe, des gens qui ont envie de jouer ensemble et qui font tourner une sorte de “machine musicale” qui elle-même porte un texte. Il y a aussi une large place pour l’improvisation de nos invités avec violon, sitar, voix et tablas, impros mi-canalisée, mi-sauvage, quel bonheur ! C’est vrai qu’après les sessions d’enregistrement avec Subba et les autres musiciens à Chennai pour le disque, on savait que les styles s’entendaient bien entre eux. Ceci dit, il faut que la sauce prenne quand tout le monde se retrouve sur la scène !

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Est-ce que ce « pas de côté » par rapport à ce que vous avez habitude faire est amené à perdurer ou bien Nyna Valès proposera dans l’avenir uniquement ses versants chanson pop ?
En fait, comme je te disais, on a déjà pas mal travaillé avec d’autres musiciens et, c’est vrai que c’est un bonheur. Cela permet souvent d’aller plus loin, de varier les alliages de timbres et par conséquent les rendus sonores. Et humainement, c’est vraiment sympa de ce retrouver dans une sorte de troupe ! Malgré tout, on continuera à jouer aussi à 3 ou à 4 notre répertoire !

Quel autre musique « du monde » pourrait-vous séduire au point de l’intégrer dans votre musique ?
La musique asiatique avec ses instruments typiques comme le luth chinois, ou certains instruments coréens, la musique du Maghreb avec le oud, et les percussions, la musique d’Afrique Noire avec la belle kora par exemple. Beaucoup a déjà été fait mais, il reste énormément à faire car chacun fait des mélanges avec sa propre sensibilité, son propre style, son propre parcours.

 Vous jouerez ensuite le 4 juin au Printemps de Nefs, cette création est-elle amenée à être rejouée par la suite ?
Pas sous cette formule précise mais, en septembre / octobre, nous partons pour une tournée en Inde dans les grandes villes du pays avec subbulakshmi et à notre retour, un disque va sortir avec tous les musiciens carnatiques que nous sommes allés enregistrer. Sinon, bien sûr on espère bien pouvoir redonner cette création en France même si c’est techniquement un peu compliqué ! 

 

Un aperçu du séjour de Nyna Valès en Inde

 

Site NYNA VALES

Rédactrice en chef de ce site internet, chargée d'info-ressources à Trempo. Passionnée évidemment par la musique, toutes les musiques, mais aussi par la mer et la voile, les chevaux, la cuisine et plein d'autres choses.

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