La pose de Phil Barouf sur la pochette de son deuxième album est celle d’un rockeur aux allures de badboy, forcément transgressif et qui ne transige pas avec son art. Cette première impression est-elle révélatrice de son dernier projet solo ? Oui…et non, car l’artiste s’amuse à brouiller les pistes. Oui puisque l’énergie du rock est en filigrane dans toutes ses compositions. Mais non, car les arrangements s’envolent vers des sphères jazzy où on ne l’attendait pas forcément. Le choix de Phil Barouf de s’entourer d’ « intellectuels », quatre musiciens de jazz qui font swinguer ses chansons est excellent. Pour le morceau d’ouverture, Nola, une carte postale de la Nouvelle-Orléans, un jazz band s’est invité en studio et les cuivres dynamitent la composition. Quand arrive Le printemps, on se réjouit de la ligne de basse résolument be-bop et des improvisations à la guitare jazz. Cabcal est également sous influence, Phil Barouf s’essayant avec succès au scat alors que trompette et saxo se défient, enchaînant des séquences endiablées. Plusieurs ballades aux textes emprunts de nostalgie viennent enrichir cet album varié, alors que des morceaux funky comme Tempérament dynamique sont l’occasion pour le parolier d’exprimer un humour décapant…Et oui, les Bouskidou restent dans les parages. ! On l’a compris Phil Barouf est un rockeur qui s’intéresse au jazz de très près, un poète enjoué et attachant aux accents parfois nostalgiques, un homme qui promeut la tolérance. A découvrir très rapidement.
Photo bandeau : Phil Barouf © Gwen Choplin