LA PREVENTION DES RISQUES EN MILIEU FESTIF

Ce 13 décembre 2014, le Chabada accueille la 2è édition d’un colloque autour de la prévention des risques en milieu festif. A l’initiative d’un comité réunissant acteurs de la prévention, de la réduction des risques et du festif, ce colloque se veut un temps et un espace de partage d’expériences, de connaissances sur les pratiques à risque, sur des réponses à donner aux publics des temps festifs, qu’ils soient festivals, bars, discothèques, raves etc etc. Rencontre avec Gaëlle Violet, responsable de projet pour la Mutualité Française des Pays de la Loire.

Comment est né ce projet de colloque ?
Il s’agit en fait de la seconde édition du colloque prévention et réduction des risques en milieu festif. Le premier a eu lieu en 2012. A l’issue de cette première édition, le groupe régional organisateur avait souhaité organiser un second colloque. C’est un temps fort qui permet de valoriser les actions conduites en région en terme de prévention et réduction des risques en festif et favorise l’échange et l’interconnaissance en région Pays de la Loire. En tous cas, cette seconde édition a mis l’accent sur ce point. Le colloque proposera ainsi un espace forum durant lequel les participants pourront venir échanger avec les acteurs intervenant en festifs qu’ils soient organisateurs d’événements festifs, acteurs de prévention ou de réduction des risques. Comment mettre en place une démarche de prévention en festif ? Où trouver des outils d’intervention ? Quel est l’intérêt d’un TROD en festif ? Comment valoriser l’espace de prévention ? Que proposer lors de grands rassemblements festifs ? Voilà le type de questions auxquelles veut répondre le colloque à travers les différents temps proposés.

Ce comité régional constitué autour de ce projet semble solide. Qu’est-ce-qui fait sa solidité ?
Il y a un comité régional organisationnel assez investi. Cela fait plus de 3 ans qu’acteurs du festifs, de la prévention et de la réduction des risques se rencontrent régulièrement. La Mutualité Française Pays de la Loire s’est vue confier par l’Agence Régionale de Santé l’animation d’une feuille de route de la commission de coordination des politiques publiques dont l’objectif est d’aller vers une meilleure coordination des acteurs qui interviennent en festif.
Notre objectif premier était de faciliter, à l’échelle régionale, l’échange entre acteurs du festif qui portent l’organisation de temps festifs, les acteurs de la prévention et de la réduction des risques et interviennent sur ces temps-là, afin d’échanger sur les problématiques de chacun c’est-à-dire ses objectifs, ses contraintes et ses atouts et définir comment mieux travailler ensemble. Et je crois que chacun perçoit bien qu’il y a des complémentarités à trouver, que chacun à sa part de « responsabilité ». Le dialogue entre les acteurs est à poursuivre et à approfondir ; mais cette année encore, de nouveaux acteurs sont venus rejoindre le groupe et c’est plutôt encourageant. Mais, il faut souligner que d’autres démarches conduites en région, comme par exemple celle portée par la fédération addiction, ont également pour objectif de faciliter cette interconnaissance, l’échange de pratique ou la création d’un continuum entre la prévention, la réduction des risques et la prise en charge sanitaire.

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Quelles sont les problématiques liées au risque en milieu festif ? Sont-elles plus présentes qu’ailleurs ? Et comment ont-elles évolué ?
Les risques vont un peu dépendre des types de fêtes. De manière partagée, il y a bien sûr le risque auditif, mais selon le type de rassemblement, ce risque est plus ou moins important. En salle de concert, le volume sonore est encadré alors qu’il ne l’est pas en festival de plein air. Comme ailleurs en Pays de la Loire, la principale problématique est celle liée à la consommation d’alcool. On a beaucoup entendu parler du Binge drinking, c’est-dire l’absorbation rapide et importante d’alcool. Sans dramatiser le phénomène, il faut reconnaitre qu’il est réel et le fait de garçons comme de filles. Thierry Morel, sociologue à IRTSA qui intervient sur le colloque a beaucoup travaillé sur cette question. La prise d’alcool est associé à d’autres risques : risques routiers, risques sexuels, violence. D’autres phénomènes sont observables et liés à de nouvelles pratiques sexuelles ou le recul du port du préservatif, l’usage de drogue notamment de synthèse qui s’est « démocratisé » – encore que notre région soit loin d’être la plus concernée – ou encore l’usage de la vidéo. Mais il ne faut pas noircir le tableau. D’abord tous les jeunes, car ce sont surtout les jeunes qui font la fête – au moins jusqu’à « la mise en ménage » ou l’arrivée du premier enfant – ne sont pas dans des prises de risques inconsidérées. Et puis c’est avant tout un moment de partage et de plaisir. De nombreux travaux comme ceux de Christophe Moreau ou de Jocelyn Lachance ont mis en avant la fonction essentielle de la fête : partage, sociabilité, identification au groupe mais aussi « transgression des normes et rupture avec le quotidien ». Mais cela aussi est important. La fête revêt aussi d’autres dimensions très importantes : culturelle, d’aménagement du territoire ou économique. Par exemple des festivals comme Track’n’art à Doué la Fontaine ou Au Foin de la rue à Saint-Denis de Gastines pour ne citer qu’eux, contribuent à la vie d’un territoire : ils proposent de la culture pour tous, ils permettent l’investissement, la créativité et l’entrepreneuriat des habitants, ils génèrent des ressources économique, etc. Les villes qui ont mis en place des démarches de concertation ou de chartes de la vie nocturne veulent concilier ces différents aspects générés par la fête entre vie du centre ville et tranquillité publique, accompagnement de la fête, sécurité et santé.

Quels sont les profils des participants au colloque ?
Le colloque s’adresse à la fois aux organisateurs d’événements festifs et aux acteurs de la prévention et réduction des risques. Ils peuvent être salariés ou bénévoles, venir du monde associatif ou des collectivités locales et pouvoirs publics. Ce colloque s’adresse à tous ceux qui sont concernés par la fête, la gestion concertée de l’espace public et la santé des personnes. C’est d’ailleurs pour permettre aux bénévoles de venir que ce colloque a été organisé un samedi.

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Quel est ou quels sont les buts du colloque ?
Le groupe a fixé quatre objectifs au colloque :
– actualiser les connaissances  sur les comportements et les prises de risques d’aujourd’hui,
– débattre sur les enjeux des politiques  publiques en milieu festif,
– échanger sur les expériences,
– mieux se connaître entre acteurs  et renforcer les coopérations.

Pour ce faire, nous proposons une plénière avec l’intervention d’un sociologue, une table ronde réunissant pouvoirs publics, acteurs de la prévention et de la réduction des risques et acteurs du festif, un espace forum précédemment évoqué et 5 ateliers d’échanges d’expérience. Il y aura notamment un atelier sur la réglementation en matière de prévention et de sécurité ou un atelier sur la mise en place de démarche de prévention en festif qui peuvent tous particulièrement intéresser les organisateurs d’évènement festif.

Le groupe régional réunit : Mutualité Française Pays de la Loire, Ville d’Angers, Culture Bar-Bars, Le Pôle de Musiques actuelles, ANPAA Région, Avenir Santé, Techno plis, Fédération Addiction, Resaad 72 et Resaad 49, Alia, Sis animation, Aides Région, Réseau Santé Sexuelle, Trempolino, Alcool Assistance, Crim 72 avec le soutien de l’ARS.

Plus d’infos sur le colloque (programme, intervenants, infos pratiques) ici 

Si vous souhaitez participer à ce colloque, rendez-vous ici

Rédactrice en chef de ce site internet, chargée d'info-ressources à Trempo. Passionnée évidemment par la musique, toutes les musiques, mais aussi par la mer et la voile, les chevaux, la cuisine et plein d'autres choses.

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