Ils étaient hier soir en concert au Fuzz’Yon, en 1ère partie de General Elektriks. Ils, c’est Red Only, Guillaume Germon la tête pensante du projet, accompagnés de jeunes musiciens pour faire sonner trombone, trompette, basse, batterie et machines. Bonne occasion pour se pencher sur un groupe qui produit beaucoup, notamment sur le web, groupe que l’on voit souvent comparé à Beck. Entrevue avec Guillaume qui évoque d’interdit, l’urgence, la limite, l’excès, la tentation, la douceur…
Photo bandeau : Red Only © DR
Comment est né le groupe, qu’est ce qui le caractérise ?
Le groupe est né autour de mes compos, à la base plutôt pop rock, compos qui évoluent au fil du temps. J’en suis le point de départ et je m’entoure de musiciens voulant rejoindre le projet. On ne fonctionne pas comme un groupe mais plutôt comme un collectif. Je ne me donne aucune « contrainte », je n’ai pas d’instrumentarium défini, de style précis, … la liberté quoi ! Il y a eu Jean Patrick Cosset (Mixcity) aux claviers et Cédric Maurel (Tamikrest) à la batterie. Aujourd’hui, ce sont David Leneylé à la batterie et samples, Jenny Violleau au trombone, clavier, percu, chant, et Bastien Jugieau à la trompette, basse, percu et voix.
Pour quoi rouge ?
Je fais de la musique pop, funk, electro, psyche, transe, rock… plutôt énergique et joyeuse mais pas facile à ranger dans une case. Le rouge est la couleur de l’interdit, de l’urgence, de la limite, de l’excès, de la tentation, de la douceur… de tout et son contraire… cela me permet d’explorer largement musicalement : classe quand on me propose grand cru et tapis rouge, imprévisible et violent comme un volcan en éruption, sensuel comme un premier rendez-vous, délicat comme une rose, …
Tu composes et enregistres tout seul. C’est volontaire ? Tu as envie du solo ?
Disons que c’est arrivé comme ça, sans trop vouloir être solo ou pas. Il y a une grande liberté, c’est vrai. Mais tout ne se fait pas tout seul. Le dernier titre « No More Brains » a été composé par Doun qui fait du dub électro en dehors de Red Only, et tous les textes sont écrits par Delphine Cartalier. Je fais intervenir un maximum de musiciens en enregistrement : Jenny au trombone, Bastien à la trompette et Nato à la batterie sur « no more brains ».
Tu mélanges funk, électro, pop. Qu’est ce que ces musiques ont en commun selon toi ?
La transe, la danse, la sueur, le fun, l’énergie …
Pas mal d’articles de presse t’ont comparés à Beck. Qu’en penses-tu ?
Depuis toujours, Beck et Talking Heads reviennent. L’un pour le coté bidouilleur foutraque, l’autre pour la voix. Je comprends qu’on ait besoin de rapprochement et je suis plutôt fan de Beck donc ça ne me dérange pas…
Tu as foulé de belles scènes ces derniers temps, Stereolux, le Fuzz’yon… C’est enfin une reconnaissance ?
Oui, c’est plutôt bien de jouer dans ces salles. Depuis le début du projet, on joue pas beaucoup mais on fait de belles dates en première partie ou festival. C’est un vrai choix (la qualité plutôt que la quantité). Quand on propose à des musiciens de rejoindre un projet, on a plutôt envie de leurs proposer de bonnes dates. On a la chance d’avoir des salles et programmateurs qui jouent le jeu de la découverte, première partie, alors quand ils nous appellent, oui, tout le monde est content !
Tu as produit pas moins de 4 disques en numérique. Y-aura-t-il un disque physique un jour ?
Mais il y en a (eu) ! (jusqu’à « welcome to diversity »). Pour l’instant, ce n’est pas dans nos projets. En fait, je n’ai pas acheté de disque depuis… Nous sommes sur un rythme régulier de 4 titres, un single, un 4 titres, etc… À la sortie des concerts, je donne les dernières copies et incite à venir télécharger sur nos sites. Notre dernier EP « sunny funny funky junky » existe seulement en numérique.
Ton disque de chevet du moment ?
Et bien j’en ai pas… Je suis assez boulimique de musique et suis capable d’écouter tout et son contraire… J’écoute avec attention la production des titres dubstep, electro house, house progressive, trap, transe… et même si j’apprécie pas tout, je trouve que c’est là qu’on entend de nouvelles choses.