ROMAIN MARSAULT – LE MORTIER JAPONAIS

On le connaissait pour ses années de service en tant que one man (garage) band, sous le nom de Birds are alive. Une formule efficace, faite d’énergie brute, électrique et frénétique. Avec ce premier disque sous son véritable patronyme, Romain Marsault, c’est à tout autre chose qu’il faut s’attendre. Le propos est intime, la tonalité acoustique et les moyens réduits à leur portion congrue : guitares, voix et quelques interventions percussives de Pierre-Antoine Parois (Room 204, Papier Tigre) et Jonathan Seilman (Le Feu, This Melodramatic Sauna). On troque l’urgence urbaine de Birds are alive pour une déambulation champêtre avec Romain Marsault. Pas le même voyage…
Propos resserré (les textes sont souvent courts et sans envie d’épater), contrainte de temps (le disque est enregistré en une seule journée) : ça n’est pas un hasard si cette formule volontairement spartiate rappelle le Murat-des-champs, blues folk et hors album (sur Joli Cul ou Le mortier japonais) et les angles les plus crus mais tarabiscotés de ARLT, quand Sing Sing prend le dessus (Tant de sel ou L’abri du jour).
Romain Marsault quitte parfois le strict champ hexagonal et la balade pousse alors jusqu’aux terres africaines (Sôm, Les âmes vendues) ou réunionnaises (le quasi créole Métou téta tépié) tout en gardant son identité musicale propre. Comme s’il voulait que la promenade s’aère encore davantage, Romain Marsault a parsemé cette collection de chansons d’intermèdes instrumentaux qui viennent faire respirer les graines rares et savoureuses qu’il fait exsuder dans son recommandable mortier japonais. Romain Marsault ou l’adresse du moment pour tous les gastronomes qui se respectent !



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