Humain trop humain, album paru voilà tout juste un an, se retrouve disséqué par six professeurs de musiques électroniques et vous est présenté aujourd’hui sous le nom Sciences humaines, humain trop humain à l’âge post-moderne. Tout démarre avec Bernard Grancher (que l’on avait découvert via le label Ego Twister qui sortait l’album Monsieur Délicieux en 20143 une version très ambiente de Invitation à la vie intense qui nous rappelle sérieusement les univers nappés de Styrofoam ou encore Bernard Fleischmann. Rubin Steiner prend le relais et propose une version de L’oeil s’ouvre nettement plus kraut-rock marquée par les percussions et des claviers lancinants, on plonge quelques quarante ans en arrière Outre-Rhin. Ce même morceau est totalement repensé par Space Electric Club en ritournelle sonique proche d’une forme de transe générée par des claviers et machines. L’ami angevin d’Amnésie, copain de classe de la promo Ego Twister, revisite de façon très nuancée et rallonge la version originale du tubesque et stereolabien Graal ardent. Aube Lalvée s’attaque à Harmonie holistique, triture avec sa guitare les lignes mélodiques et isole la voix de San Carol, réécriture osée mais sacrément intéressante. Enfin, Prester choisit Le Royaume de Dieu, ce titre si emprunt de Jesus and Mary Chain et le repense version minérale avec des sons et bruitages profonds qui résonnent. Ce disque de remixes reste homogène, garde la patte méticuleuse du créateur, se permet des libertés électro tout aussi ingénieuses que les évasions rock de l’original. L’exercice est réussi, il exalte encore davantage Humain trop humain !
Photo bandeau : San Carol © Fred Lombard