Le festival Saveurs Jazz investit pour la 7è année l’Anjou Bleu pour y faire découvrir les artistes de jazz les plus divers. De Hugh Coltman à Avishai Cohen en passant par Dee Dee Bridgewater, Link, Un Poco Loco ou encore Smoking Mouse, la programmation mise sur la découverte comme sur les artistes plus confirmés, en y mêlant d’autres saveurs très locales et qui éveilleront d’autres sens. Rencontre avec Robin Godicheau, coordinateur du festival.
Photo bandeau : Un Poco Loco © Simon Lanbert
Quelle tournure prend le festival cette année ? Y-a-t-il un virage artistique ou cette édition s’inscrit dans une continuité ?
Cette septième édition est dans la continuité des Saveurs Jazz précédents sur les programmations du Parc et de la Marmite. Nous nous inscrivons toujours dans une volonté de présenter la richesse et la diversité du jazz actuel sur les différentes scènes, tout en gardant une bonne place à la découverte. Une branche du festival est renforcée, ce sont les Saveurs Jazz en Balade en Anjou bleu, de 5 rendez-vous en 2015, nous passons à 8 cette année. Nous accordons aussi toujours une bonne place aux artistes Génération SPEDIDAM, avec cette année Laurent Coulondre, Eric Seva ou Antoine Hervier.
Ueno Park, Orquesta de la Calle, François Collet Trio, Link, Cédric Thimon sur des ateliers, la scène régionale est toujours très présente, le choix des musiciens ou des projets est-il difficile au vu des propositions si nombreuses ?
Très difficile ! Depuis le début, nous nous attachons à rendre compte de ce qui se fait dans la région en jazz, et ce qu’on peut dire c’est que nous n’avons pas du tout à nous forcer au vu des multiples projets séduisants ! On est particulièrement content de présenter un tout nouveau trio régional, Link avec trois musiciens que nous avions déjà accueillis par le passé : Julien Behar (vu au Saveurs Jazz avec Z Comme), Alexandre Gosse (venu avec Tribus Delectus) et Will Guthrie (ciné-concert sur Duel en 2013). Par ailleurs, les partenaires du festival jouent aussi bien le jeu à ce niveau : la médiathèque avec les ateliers de Cédric Thimon et la Ville de Segré qui accueille l’Orquesta de la Calle pour lancer le festival.
Smoking Mouse © Anthony Caillet
Une grande majorité des concerts sont gratuits, permettent-ils d’avoir un public nombreux sur les concerts payants ?
On observe un peu ce phénomène oui… Après, quelque soit la scène, l’objectif reste le même selon les scènes et lieux du Saveurs Jazz : une exigence de qualité artistique et technique, d’originalité aussi. Nous nous adressons à tous les curieux !
La programmation reflète une grande variété du jazz, y-a-t-il un jazz particulier que le public semble affectionner ? Comment articuler tout cela ?
Je préfère considérer le jazz comme un état d’esprit, c’est un très bon prétexte pour réunir beaucoup de musiciens aux parcours et univers différents à Segré ! Je pense que c’est ce que les gens apprécient chez nous, la possibilité de voir des concerts très différents dans une même journée.
Les projets en parallèle comme les ateliers, le cinéma, les expos, les visites gourmandes restent un des fondements du festival ?
Oui, tout cela fait partie intégrante du projet, que ce soit dans l’année avec les nombreuses actions culturelles que l’on mène en Anjou bleu, ou pendant le festival.
Hugh Coltman © DR
On connait les accointances entre jazz et vin, notamment le muscadet, ou encore plus largement comme vous le défendez le palais, pourquoi ces deux champs sont-ils autant associés ?
On défend les saveurs au sens large : les productions locales que l’on peut retrouver au catering comme à la restauration public ou au bar… Nous avons aussi la chance d’avoir un super bar à vins naturels à Segré, les Boissons Rouges. Ils invitent donc cette année des vignerons au village qui présenteront leurs vins aux festivaliers. Concernant le jazz et le vin, je pense qu’il ne faut pas forcément être un fin connaisseur, de maîtriser tous les codes pour pouvoir apprécier tout cela à sa juste valeur ! Juste de laisser aller sa curiosité, qui n’est pas un si vilain défaut que ça finalement !
