Le jazz en région, c’est le Pannonica, le CRDJ, l’Europa Jazz, les Rendez-vous de l’Erdre, Vague de Jazz, le label Yolk, le Festival Ateliers Jazz … C’est aussi Saveurs Jazz ! Depuis maintenant six ans, le pays segréen accueille un festival qui ose jouer sur les grands écarts que peut faire cette musique. De l’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp à Ayo en passant par Daniel Zimmermann Quartet ou encore Marcus Miller, l’affiche dévoile un véritable éclectisme. Sans parler de tout ce qui tourne autour des concerts… conférence, ciné-jazz, expo… Le temps de quelques jours, le pays des saveurs prend un parfum supplémentaire, celui de la musique. Rencontre avec Robin Godicheau, activiste musical.
Photo bandeau Lila et Caetera © DR
Quelle nouveauté par rapport à l’an passé ?
Nous continuons sur la lancée de 2014 avec les deux scènes principales au Parc Expo, dont une gratuite sous chapiteau. La nouveauté principale est une tournée en Anjou bleu appelée « Saveurs Jazz en Balade » qui allie visites gourmandes chez des producteurs et apéro-concerts dans 5 communes du territoire : Combrée, Le Lion d’Angers, Juvardeil, Bécon-les-Granits, et Châtelais.
Comment vois-tu le jazz sur votre territoire ? Y-a-t-il un public ? La volonté d’en créer un ? C’est une musique qui trouve un écho en milieu rural ?
Il y a une super dynamique en Pays Segréen, entre le Saveurs Jazz, l’école de Musique de l’Anjou bleu qui développe beaucoup de projets très chouettes. Également de plus en plus de partenaires qui proposent des rendez-vous autour du Saveurs Jazz (apéro-concert, expo, projections de ciné, etc). La dernière édition du Saveurs Jazz Festival a fédéré un large public, plus de 9000 spectateurs s’étaient déplacés !
Outre le festival qui trouve un bel écho, ce sont aussi toutes les actions pédagogiques que l’on met en place tout au long de l’année qui touchent les plus jeunes, les musiciens amateurs, etc..
Outre les concerts « classiques », il y a un large panel de propositions comme des conférences, des ballades jazz, expose, ciné-jazz… qu’est ce que cela apporte et pourquoi proposer cela ?
L’idée est de croiser les disciplines, de proposer différentes portes d’entrées qui permettront aux gens de découvrir ou redécouvrir le jazz. La conférence par exemple sera en réalité un concert conté sur l’histoire du jazz , avec aux manettes le directeur de l’Ecole de Musique de l’Anjou bleu, Gérard Ramirez.
Cette année, Will Guthrie fut artiste associé, quel a été le projet ?
On avait rencontré Will pendant le festival 2013, où nous lui avions proposé de faire un ciné-concert en solo sur le film « Duel ». L’expérience avait été très forte. Nous avons eu l’envie de prolonger cette première collaboration avec un projet scolaire avec l’orchestre du collège Georges Gironde de Segré ainsi qu’avec le Big Band de l’Ecole de Musique, pour une création autour de Monk. Will a donc piloté des ateliers avec ces musiciens amateurs entre octobre 2014 et avril 2015. Pour finir par deux présentations aux publics et un café-croissant avec son concert en solo. Là encore, l’idée était de proposer d’ouvrir le champ musical des musiciens.
Au vu du contexte économique actuel, avez-vous des difficultés à maintenir la proposition du festival financièrement ? Avez-vous recours à des partenaires nouveaux ?
Oui le contexte est difficile, mais de par notre ambition initiale de proposer un programme de qualité, et un déroulé riche en concerts, lieux, formes, nous faisons des efforts, notamment sur la logistique. Les partenaires privés sont plus difficiles à associer, nous maintenons néanmoins les « historiques ». Le soutien des collectivités est pour le moment quasi équivalent par rapport aux projets de territoires, mais on observe une baisse d’environ 8% sur le festival. On travaille également sur la piste européenne pour 2016…
Kwal et Des lions pour des lions © DR
Le festival est labellisé par la SPEDIDAM, cela consiste en quoi ?
La SPEDIDAM, société de perception et de distribution des droits des artistes interprètes accompagne près de 40 000 spectacles ou festivals par an. Elle a lancé un programme spécial en 2010, pour aider les associations et collectivités locales à créer un festival. Suivant un cahier des charges précis (association locale porteuse d’un projet artistique, soutien des collectivités territoriales, présence d’artistes professionnels et développement d’un projet de territoire), une fois la labellisation effectuée, la SPEDIDAM octroie une enveloppe importante pour permettre à l’événement de se lancer dans de bonnes conditions (avec une dégressivité sur 5 ans).
Ton coup de coeur de cette édition 2015 ?
Toujours la question difficile ! Allez , je vais me limiter à un par jour : le mercredi le cabaret œnologique de Lila Et Caetera , le jeudi sieste musicale avec Pierre Durand, le vendredi Stéphane Kerecki (tout récent lauréat des Victoires du Jazz), le samedi Daniel Zimmermann et le dimanche Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp et Groove Catchers (désolé je triche!)…