Voilà un spectacle qui a fait du bien aux gens hier soir à l’Espace Diderot de Rezé, une ode à l’accordéon et une ode à la vie ! Sébastien Bertrand présentait son tout nouveau spectacle « Traversées diatoniques » pour lequel l’ARC de Rezé est coproducteur. Revenu à un projet plus personnel encore, en solo, seul avec un accordéon, Sébastien Bertrand introduit le spectacle, hors scène, en énumérant la série d’attentats survenus depuis le début de l’année 2015, et le nombre de victimes de chacun de ces crimes. Ambiance… Il monte alors sur scène, et très vite, affiche clairement un sourire, le plaisir à être là, au beau milieu d’un public très proche qui encadre la petite estrade de l’espace Diderot. Il exprime d’ailleurs cette chaleur et la proximité à laquelle il voulait revenir. Un morceau pour commencer, et Sébastien, fidèle à ce qu’il est, se raconte : ses amitiés, ses doutes, ses bonheurs, son histoire d’enfant adopté, la famille, la terre, le monde, la vie. Entre les morceaux, une bonne dizaine au total, le musicien se veut témoin, presque conteur. Il évoque tout cela en prenant le temps, un temps parfois figé, un temps lié à l’espace que des lumières simples et blanches mettent en relief (bien beau travail de Sébastien Bouclé), un temps et un espace qu’une magnifique sculpture élaborée par Frédérique Dawans (à la tête de l’agence artistique Fragan) à la droite du musicien habille habilement. On y trouvera le symbole que l’on veut mais l’objet a son importance, comme ce qui est dit, comme ce qui est joué. Et pas seulement l’accordéon. Car Sébastien Bertrand a entamé un travail de recherche sonore. Son monologue ou plutôt dialogue avec l’accordéon est ponctué de sons, le souffle de l’instrument, l’écho des boutons, des anches que des capteurs posés sur l’accordéon retransmettent (tout aussi joli travail sonore de Pascal Cacouault). Mais au-delà de l’instrument, il y a des voix, et cette voix de vieille femme sur laquelle Sébastien Bertrand entame une musique pour un morceau qui fait revivre encore davantage cette femme, sans doute défunte. Redonner la vie… Celle de cette femme, ou bien celle de l’oiseau tué et mangé par un chasseur, légende que Sébastien Bertrand reçoit du poète martiniquais Joby Bernabé avec lequel il a travaillé pour le spectacle « Le morne était le monde » en 2014 (à l’ARC d’ailleurs). La bonne centaine de spectateurs en redemande, le plaisir et l’immersion ou l’évasion durera plus d’une heure. Ce spectacle, cet artiste, cet homme, cette rencontre et ce partage nous ont fait du bien, ce 17 novembre 2015…
Photo bandeau Sébastien Bertrand © Samuel Pasquier
Prochains concerts :
24/11/2015 – St JEAN de MONTS (85-FR) – Chemin de la Belle Étoile
29/11/2015 – PARTHENAY (79-FR) – Les Aventures du Prince Ahmed – Ciné/concert
09/01/2016 – CHICHÉ (79-FR) – Concert SOLO
23/01/2015 – Le PUY en VELAY (43-FR) – Concert SOLO/Bal SOLO/Masterclass
16/02/2016 – PRÉGUILLAC (17-FR) – Concert SOLO
12/03/2016 – Montereau (77) – Mizou, le petit chat noir
05/2016 – CORRENS (83-FR) – Concert SOLO/Bal SOLO
07/2016 – LANGON (33-FR) – Concert SOLO/Bal SOLO
08/2016 – TATIHOU (50-FR) – Concert SOLO/Bal SOLO
27/08/2016 – BEAUVOIR sur MER (85) – Bal
12/11/2016 – PALLUAU (85) – Concert SOLO