SHAKE SHAKE SHAKE : LE MÉLANGE DES GENRES

Ce week-end à Nantes, la musique sera swing et se dansera. Les deux associations Deep Soundz et L’Opus Bleu s’agrègent pour porter leurs mêmes convictions artistiques et même sociales. À Pol’N comme au Rond-Point, ça va bouger…

Photo bandeau : soirée Soulshaker – Aymée Hamon

 

 

Quelle est la genèse de chacune des assos ?
Coline (Deep Soundz) : Deep soundz a été créé par le DJ Tom Select qui organise régulièrement des soirées dans les bars nantais. Ayant découvert un concept de soirée au Cargö à Caen intitulé Le WE commence ici il y a 2 ans, il a eu envie de proposer aussi un concept de soirée sixties à Nantes. Il a travaillé sur ce projet et l’a proposé au Rond-Point. Avec mon arrivée dans l’asso, ayant une culture et une pratique de la danse lindy hop, on a élargit le concept aux années 30 à 60. C’est devenu la Soul Shakers, soirée dédiée à la musique et à la danse avec une initiation à la danse avec du live ou des Dj’s, un coiffeur, des photographes.
Solange (Opus Bleu) : Pour nous, l’objectif est tout autre, de la médiation culturelle et de la création artistique, avec par exemple les conférences de Chilly Jay. Notre installation à Pol’N a fait bouger les lignes. On s’est orienté vers la danse, Chilly Jay étant aussi grand danseur, et on a décidé de proposer un bal swing, l’asso n’ayant qu’à peine un an.

 

L’idée de porter ce WE « Shake shake shake » ensemble est venue comment ?
Solange : Dans le développement de nos idées autour de ce bal swing, on s’est rendu compte qu’on pointait les mêmes envies que pour la Soul Shaker. Ca nous est donc apparu naturel de leur proposer de porter le concept ensemble, d’autant que les membres de Deep Soundz sont des copains, et qu’on est portés par le même esprit. Et puis, on faisait aussi le constat que Nantes était très active dans ses soirées électro mais très très peu sur des soirées plutôt rétro, musiques noires. En portant le truc ensemble, on donne plus de résonance à quelque chose qui n’existe quasi pas jusqu’à maintenant, et on va se faire croiser nos publics respectifs. Et puis, on garde ce volet pédagogique avec des mini-conférences autour des trois danses du swing, le public devrait aussi se croiser par le biais des formats différents que sont les conférences et les soirées.

 

 

Tu parles du « même esprit », comment vous le définiriez ?
Solange : Le fun, ne pas se prendre la tête, s’ouvrir à un maximum de gens, faire se croiser les mélomanes et les danseurs.
Coline : L’envie de faire quelque chose avec les copains, sans avoir envie que ce soit parfait mais plutôt l’envie de partager avec le public, les copains, s’amuser, de faire découvrir du son, des danses dans une ambiance conviviale.
Solange : On a aussi envie de montrer que la danse de couple n’est pas quelque chose de ringard, n’est pas une affaire de drague, mais un vecteur pour s’amuser avec quelqu’un que tu ne connais pas sans sous-entendu. Et puis, la danse est vraiment quelque chose qui relève de la curiosité. Un danseur en hip-hop par exemple aime aussi danser sur d’autres musiques que le hip-hop, les gens se mélangent, les gens apprennent et font évoluer aussi les danses en elles même.
Coline : Le hip hop et le swing sont deux danses qui sont liées, elles sont nées dans la rue, elles se frottent l’une à l’autre.

 

Comment vous voyez le développement et la plus grande reconnaissance de ces musiques et de ces danses ?
Coline : Il y a déjà beaucoup d’initiatives à Nantes, le Nant-in-Swing sous Les Nefs, Youpi Swing par exemple. Mais c’est vrai que ce sont des réseaux.
Solange : C’est difficile à estimer. Je ne sais pas à quel point les gens se sentent concernés ou considèrent ces musiques. Mais cette 1ère Shake Shake Shake va nous permettre de prendre la température. Il y a toujours beaucoup de public aux soirées Soul Shaker, des soirées où il est aussi question de s’habiller et pas de se déguiser.

 

 

Est-ce que selon vous, le fait que ces musiques datent de quelques dizaines d’année amène les gens à se marrer ?
Coline : Le swing est né notamment pendant les années 30 après la crise boursière, les gens à l’époque étaient vraiment au plus bas moralement. Et cette musique amenait des espaces conviviaux où les gens pouvaient danser, s’amuser. Le swing a pris son essor à cette époque, et a connu à nouveau un gros revival dans les années 2000/2010 avec la crise, notamment en Suède avec Frankie Manning, puis en Europe. Ce sont des soirées où les gens se lâchent, sont un peu « hors du temps ». Le public est large, de 10 à 60 environ, et comme nous avons des thématiques par décennie, le public diffère d’une soirée à l’autre ou pas.

 

En termes de musiques, y-a-t-il des groupes en région un peu référents ?
Coline : Oui, les Nanto-rennais du Swing Society avec Kevin Double. Et puis, il y a aussi Swing Pantheres, Sand Sisters… Mais je pense oui que Nantes n’est pas la mieux placée sur ces esthétiques, à la différence de Tours et Rennes.

 

Vous ne percevez aucun financement public ?
Solange : Non, aucun. Nous percevons des coups de main de copains ;-). Le fait aussi d’être à Pol’N nous amène des ressources. Par exemple, le collectif 100 Pression qui vient du graff, du street-art, va nous aider sur la scénographie. Ca participe encore une fois au mélange. Pour cette première édition, on a envie de tester, de voir ce que ça donne. Si par la suite, on sent un engouement particulier, on ira peut-être chercher des financements. Rien n’est figé, rien n’est projeté encore. On attend de voir ce qui va se passer les 20 et 21 janvier, on se concentre beaucoup sur l’événement sans trop penser à l’après.

 

Il y a une forte terminologie anglo-saxonne dans vos soirées, c’est lié à cette culture swing ?
Coline : oui car les musiques sont liées à la langue anglaise, à la culture américaine. Et puis, « Shake shake shake », comment dire, ça passe mieux que « bouge bouge bouge ». Il y a quelque chose de plus entraînant avec l’anglais.

 

 

Vos choix artistiques ont été motivés par quoi ?
Coline : Pour la soirée du vendredi, c’st clairement une soirée sixties, les débuts de la funk avec un groupe Opalousa et deux DJ’s, Tom Select et Heron X. Ce sont des artistes vraiment pertinents sur cette musique et cette période.
Solange : Swing Pantheres sont un projet nantais et deux DJ’s de nos assos respectifs en version swing.

 

Et pourquoi le prix libre ?
Coline : on a toujours pratiqué cette politique de prix libre pour permettre à un maximum de gens de venir, surtout pour des gens qui viennent découvrir. Et puis, pour nous, ça marche super bien, la moyenne reste correcte, on est autour de 10€. Les gens se sentent libres
Solange : Et puis à Pol’N, ça fait partie de la politique du lieu, toutes les soirées sont à prix libre. Ca nous va bien.

 

Pour les novices, voilà un peu ce qui vous attend…

 

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Rédactrice en chef de ce site internet, chargée d'info-ressources à Trempo. Passionnée évidemment par la musique, toutes les musiques, mais aussi par la mer et la voile, les chevaux, la cuisine et plein d'autres choses.

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