Archive #8, interview du projet lavallois Throw me off the bridge, paru initialement le 2 mai 2016.
Pourquoi ? Parce que la Mayenne n’a pas pléthore de groupes mais les groupes made in Mayenne sont tous excellents, parce qu’on aime ce projet folk rock qui est celui de Quentin Sauvé par ailleurs pilier du groupe Birds in row, un groupe radicalement différent plutôt hardcore (et ça on aime bien l’idée qu’il initie deux groupes aux antipodes), parce qu’on aime bien les Mayennais et qu’on collabore beaucoup avec eux (6PAR4, Mayenne Culture, Au Foin de la Rue…), tout simplement…
Throw me off the bridge sort lundi prochain 9 mai un nouvel ep qui marque au fer rouge la dimension plus collective de ce projet. Même si Quentin en est l’initiateur et le pilier, ses trois nouveaux complices viennent étoffer les morceaux, dans une veine post-folk que la voix singularise. Entrevue avec Quentin.
Toutes photos : Throw me off the bridge © Rod Maurice
Est ce que Throw Me Off The Bridge est toujours ton projet avec des participations ou est-ce devenu un vrai groupe ?
Alors je dirais oui et non ahah. Depuis 2 ans, la formule « groupe » est celle qu’on veut défendre pour ce projet, mais ça ne m’empêchait pas de faire quelques dates solo à l’occasion par exemple. Ce n’est certainement plus un « projet solo », mais la base des morceaux de ce nouvel EP vient toujours d’un prémisse guitare/voix.
Comment as-tu choisi les musiciens et composé l’instrumentarium ?
Sébastien Gourdier (basse, claviers, chœurs) était déjà présent lors de l’enregistrement de l’album précédent, il a apporté quelques conseils/idées/avis dessus, son intégration dans le groupe s‘est faite naturellement. Mon frère Amaury Sauvé, avec qui on enregistre, a tout de suite pensé à Tom Beaudouin (guitare électrique, claviers, chœurs) lorsqu’il m’a fallu un guitariste car il l’avait déjà enregistré dans Fragments, son autre projet post-rock/electronica. Je l’ai donc connu comme ça directement. Pour ce qui est de la batterie, au départ c’était Florian Renault, qui a pris les photos pour l’artwork du dernier album et de cet EP. Je connaissais déjà bien le gars et son jeu, et il était déjà embarqué dans le projet d’une certaine manière… Il n’a pas pu poursuivre car très occupé avec son autre groupe Wank For Peace. C’est alors que mon frère m’a conseillé Joris Saïdani du groupe Corbeaux, le coloc de Tom. Voilà donc le line-up avec lequel on a composé l’EP. J’apportais des couplets/refrains guitare/voix et mes idées plus ou moins floues sur l’arrangement, tout en étant en attente de propositions des 3 gars. On fait tourner des trucs, la structure se clarifie, on fixe certaines choses et peaufine le tout à la session de pré-production précédant l’enregistrement.
Parle nous de ta façon de jouer de la guitare qui est proche, je trouve de celle d’Adam Pierce de Mice Parade ?
Ne connaissant aucun des deux, je suis allé découvrir ça ! Je pense que tu fais référence au picking. En fait, ma manière de jouer de la guitare vient d’un mix entre de l’autodidacte style métal progressif au départ, et des cours de jazz manouche, bossa nova, etc… J’ai commencé la musique directement par la guitare électrique, et après plusieurs années, j’ai pris ces cours de guitare acoustique car je commençais à me sentir limité.
As-tu une intention particulière dans ton chant, est-ce que tu cherches à mettre de l’émotion dans ton chant ?
Pour moi le chant c’est déjà de l’émotion, je cherche surtout à vivre les textes au moment où je les chante, à me remettre dans l’état dans lequel j’étais lorsque je les ai écrits.
Toi qui vient plutôt de l’univers hardcore, est-ce que tu trouves que finalement tu joues et chantes de la même manière ?
L’intention est la même, la forme est différente. Je joue au doigt, pas au médiator, je chante principalement « clair » et ne « sature » que de temps en temps, contrairement à mes autres projets où je chante principalement en voix saturée.
Vous revenez d’une belle tournée européenne. Comment ça s’est passé ? As-tu eu des surprises dans certains pays ?
Ça s’est plutôt très bien passé ! Financièrement, on a réussi à revenir chez nous à zéro et pas dans le rouge… C’est la première fois qu’on partait plus de 10 jours d’affilé dans cette formule. Partir plus longtemps veut dire plus loin, plus de concerts, plus de fun, mais des fois plus de problèmes aussi, mais heureusement pas systématiquement. Les surprises sont de se rendre compte que des gens viennent aux concerts, même dans les villes où je n’avais jamais joué auparavant en solo. Et surtout, ils se sentent concernés, écoutent, viennent nous parler… Dans ce genre de tournée, on ne joue « que » devant 30 à 60 personnes par soir, mais on rencontre vraiment pratiquement toujours une bonne moitié du public à chaque fois et c’est hyper enrichissant.
As-tu tenté de nouvelles choses pour ce nouveau disque ?
Pour moi, c’est un peu un disque de transition entre le projet solo et le groupe. Les 4 morceaux sont très différents les uns des autres. Chacun est un essai de nouvelles choses, de nouveaux instruments, comme le ukulélé dans Hailstones, différents synthés/claviers dans Harmless. Weak Spot est beaucoup plus indie-pop que les anciens morceaux, et dans Towering Rage, il y a toute une fin instrumentale un peu improvisée. Aussi, il y a globalement plus de chœurs et de doublages de voix par rapport à avant.
La suite de ce disque ?
En ce moment, nous composons et préparons la sortie de l’EP au 6par4 à Laval le 13 mai. Suite à ça, nous espérons tout simplement faire des dates et continuer à composer en parallèle pour un futur nouvel EP ou premier album full-band.