Force, douceur, langueur et rudesse : les opposés s’attirent dans ce splendide nouvel album de Tue-Loup. Le tout dans un équilibre et une maîtrise parfaite. “Ramo” est l’album qui sort du lot en ce début de mois !
Quatre ans que nous étions sans nouvelle de Tue-Loup. Depuis “9”, un album qui nous avait laissé un peu sur notre faim. Notre patience se voit aujourd’hui récompensée par la sortie du beau “Ramo”, le dernier né du groupe enregistré sur les bords du lac Tage, à Lisbonne.
Est-ce le soleil du Portugal qui réchauffe les compositions lancinantes de ce dernier disque de Tue-Loup ? Peut-être. Toujours est-il que dès le premier titre “Bouquet Contre La Peur”, l’auditeur se laisse volontiers divaguer au gré des textes de Xavier Plumas, mis en relief par une production chaude et impeccable. La voix est fragile, parfois tremblante comme les feuilles soulevées par le vent d’été. On pense au regretté Daniel Darc pour les textes délicatement distillés au gré des jolies mélodies écorchées, ainsi qu’au Nantais Thierry Le Coq (lequel nous manque beaucoup lui aussi), par le côté clair obscur de compositions intelligentes et à fleur de peau.
Le rock est toujours présent ; souvent à la manière de braises ardentes prêtes à enflammer la maison si l’on n’y prend pas garde (“In Vivo”). Mais la douceur et la beauté des mélodies ne sont jamais bien loin (“La Forge Clandestine), et celles-ci reviennent toujours prendre leur place dominante sur cet album, comme pour mieux permettre à Tue-Loup d’avancer à pas feutré et raconter ses histoires, le long d’un disque splendide qui laisse passer la lumière.
Elle vient réchauffer nos oreilles. C’est une lumière que l’on gardera pour longtemps encore auprès de nous ; ou plutôt, auprès de la platine.
Photo bandeau : Tue-Loup © Jérôme Sevrette