Voyov est un nom étrange, un nom inventé qui reflète le goût de son jeune créateur Thibaud pour les caractères singuliers, les individus libres et les personnalités à part. Un marin qui privilégie le large à son aimée, des personnages perdus dans une fête décadente (voir le clip Les soirées), d’autres qui se rassemblent, dans un réflexe clanique, pour se protéger contre l’intolérance alentour, telles sont les chroniques que l’on retrouve dans les trois titres de Voyov. Côté musique, la boîte à rythme old school et les nappes de synthé donnent à l’ensemble une tonalité discrètement électro. L’arpège de guitare qui accompagne Les naufragés convoque des ambiances rêveuses de toute beauté. Cet alliage de motifs acoustiques et électroniques constitue la marque de fabrique de Voyov et lui donne une valeur originale et précieuse, accentuée par la dimension poétique de ses textes. Mais Voyov c’est également un univers visuel inspiré, Thibaud Vanhooland revenant aux terrils de son enfance lorsqu’il s’agit d’illustrer sa pochette d’EP (par Cyril Pedrosa) ou de tourner les clips On s’emmène avec toi ou Le Naufragé (Tamara Seilman). Le compositeur sait s’entourer de talents.
Cet EP au style chanson française electro (ou peut-être chanson française de pop synthétique, le style n’ pas encore trouvé de nom consacré) est un objet plutôt à part parmi les sorties régionales, voire nationales. Saluons l’artiste, saluons celui qui allie avec intelligence sons actuels et sens du verbe. Et gageons que la créativité de Voyov amène le public à se tourner vers un courant musical particulièrement prometteur.
Photo bandeau : Voyov – Tamara Seilman
