Quatre jours de musique indé, quatre jours de vin naturel, quatre jours divins. On imagine aisément que la bande de Broken Face et Plaisir d’Offrir a ces deux passions, gustative et sonore, qui vont si bien ensemble. Jérôme de Plaisir d’Offrir nous en dit plus sur les choix d’artistes, de vignerons, sur la dimension DiY, les conditions des paysans et des intermittents à soutenir…
Tous visuels © Gwendoline Blosse
Vous êtes fans du Velvet pour nommer un festival Wine Nat, White Heat ?
Effectivement, la référence au deuxième album du Velvet Underground est flagrante. C’est un groupe qui fait l’unanimité dans l’équipe de par sa créativité, son insolence et son intégrité.
Plaisir d’Offrir et Broken Face, même combat ?
Si le combat est d’offrir au public de la musique et du vin que l’on aime alors oui.
La prog a été élaborée comment ? Vous avez une ligne artistique directrice ?
C’est Alexandre Labbé, par ailleurs, programmateur du Pôle Etudiant et président/programmateur de l’asso Yamoy qui élabore la programmation. Sa ligne artistique depuis toujours est de faire découvrir des groupes indépendants pas ou peu connus, mais avec une réelle qualité artistique. Alex travaille avec un réseau professionnel qu’il s’est construit depuis de nombreuses années, et il parcourt régulièrement les festivals à la recherche de groupes brillants. Il propose donc des artistes à Jean-Marc Laurent (Madame Rêve, Drago Pedros…) et à moi, et généralement, nous acceptons sans discuter, car c’est toujours cohérent avec ce que nous aimons et ce que nous souhaitons défendre.
Rémi Sedes © Gwendoline Blosse
Le lien avec le vin ou comment allier deux passions non ?
C’est exactement ça. Et puis on est bien d’accord que lors d’un concert la bière ça fait pisser alors que le vin non !
Le choix des vignerons s’est fait de quelle manière parce qu’il y a quand même l’embarras du choix dans le coin non ?
Je cours des salons de vins natures dans la région depuis pas mal de temps. Je commence à bien connaitre et apprécier les vins des vignerons du coin ou encore d’Anjou. J’ai aussi quelques habitudes chez des cavistes alors au bout d’un moment, c’est assez simple de se dire que nous souhaitons mettre en avant tel ou tel vigneron. En plus d’aimer leurs vins, l’idée est aussi de connaitre leurs manières de travailler et de les avoir rencontrés. Par ailleurs, nous souhaitons renouveler au maximum chaque année les vignerons présents afin de proposer au public un panel le plus large possible. Ils seront huit cette année alors qu’il n’y avait que cinq vignerons l’année dernière.
Vous avez confié le travail d’illustration à Gwendoline Blosse, qu’est-ce qu’elle apporte à l’image du festival ?
En plus d’être une brillante illustratrice qui a apporté une personnalité reconnaissable d’un premier coup d’œil au festival, Gwendoline a – je crois – les mêmes passions que nous et c’est donc beaucoup plus simple.
Qu’est ce qu’a Wine Nat White Heat que n’a aucun autre festival du genre ?
Comme préciser précédemment WNWH est la fusion de deux passions à savoir la musique indépendante et le vin naturel. Que le festival soit à notre image, cela n’a rien d’extraordinaire car tous les organisateurs de festivals vous diront cela, mais la particularité de WNWH est surtout le parallèle effectué entre deux secteurs d’activités qui nous semblent avoir de nombreux points communs.
A savoir, le coté DIY (Do It Yourself) de la démarche, l’absence d’intérêt des grands médias et du grand public, la constante bagarre pour survivre mais surtout la passion intacte pour un travail humain et conscientisé. Pour coller à l’actualité, les récentes gelées dans les vignobles d’Anjou ou encore de Touraine et d’ailleurs doivent aussi nous faire prendre conscience que les vignerons natures sont fragiles et pour certains, ils ont beaucoup perdu. Il convient d’aider ces pratiques paysannes respectueuses de la nature au même titre que les intermittents français se battent actuellement pour sauver une culture qui nous est chère.
Michel Cloup Duo © Gwendoline Blosse
Il va finir par y avoir plus d’assos organisatrices de concerts que de lieux pour jouer à Nantes. Qu’est ce que cela t’inspire ? Vous les lieux, vous n’avez pas galéré à les trouver ?
J’aurai tendance à trouver cela plutôt positif qu’il y ai pléthore de gens motivés pour organiser des événements. Cependant, c’est vrai que de nombreux bâtons (j’ai pas dit matraque) sont insidieusement poser dans des roues qui circulent déjà sur une chaussée glissante. Il faut continuer de maintenir en vie notre ville et continuer de se battre pour faire découvrir d’excellents artistes.
Blanc ou rouge ?
Ni l’un ni l’autre mais les deux. L’important est qu’il soit bon non ?